En Arabie Saoudite, on peut désormais faire la fête mais toujours pas critiquer le royaume
Une série de réformes ont permis, ces dernières années, de faciliter le quotidien des Saoudiens comme l'autorisation de la musique. Mais les libertés politiques sont toujours sévèrement réprimées.
Faire la fête ou assister à un concert, ces activités qui nous semblent banales étaient encore interdites en Arabie Saoudite il y a quelques années. Mais des réformes sociales ont été lancées et ont permis de desserrer l'étau. Si la musique a été bannie des lieux publics du royaume pendant des décennies, en 2016, le prince héritier Mohammed Ben Salman a changé cela, en voulant développer le secteur du divertissement. Les premiers concerts ont donc eu lieu en 2017. Ils étaient d'abord réservés aux hommes et ne permettait pas de danser.
Le plus gros festival d'électro de la région
Mais en cinq ans, le pays a fait un grand écart puisqu' en fin d'année dernière, le plus gros festival électro de la région s'est tenu à Riyad : près de 700 000 personnes sur quatre jours, avec des stars internationales, comme David Guetta. Tout le monde pouvait y participer, y compris les femmes, comme Reem, 36 ans, qui s'y est rendue avec son frère écoutez : "Je l’ai regardé et je lui ai dit : 'Tu y crois ?!Toi et moi, frère et sœur, en train de danser, en Arabie Saoudite, devant un DJ, en train de mixer... Sérieusement !' C’était vraiment quelque chose… J’en ai encore la chair de poule."
L'évènement avait tout de même été soumis à quelques restrictions : la consommation et la vente d'alcool y étaient interdites, comme partout ailleurs dans le pays. La musique devait, par ailleurs, s'arrêter aux heures de prière.
La liberté d'expression muselée
Mais ce vent de liberté ne concerne pas la sphère politique en Arabie Saoudite. Certes, il y a eu beaucoup de changements au sein de la société ces dernières années - outre ce droit à faire la fête, les Saoudiennes ont obtenu le droit de conduire, l'autoritarisme du Royaume s'est renforcé, notamment vis-à-vis de la liberté d'expression. Selon l'ONG Amnesty International, au moins une soixantaine de militants politiques se trouvent actuellement derrières les barreaux dans le Royaume. La liberté d'expression est complètement muselée.
En tant que journaliste, nous étions nous-mêmes constamment suivie par un représentant du ministère des Médias lors de nos déplacements sur place. Des réformes sociales souhaitables pour la population sont, sans équivoque, en cours, mais ne doivent surtout pas faire oublier les nombreuses violations des droits humains sur place.
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