Au Mexique, un défilé Dior sur le thème des féminicides fait polémique
Inspirées par le travail de Frida Khalo, plusieurs pièces de la maison de haute-couture faisaient allusion aux violences faites aux femmes. Une démarche qui a choqué de nombreuses féministes mexicaines.
Le 21 mai dernier, Dior présentait sa nouvelle collection à Mexico, inspirée par l'œuvre de Frida Khalo, pour rendre hommage aux femmes et aussi à l'artisanat textile mexicain. Le défilé se déroulait dans un bâtiment historique du centre-ville : le Collège de San Ildefonso, l’école d’art où la peintre Frida Kahlo a fait la connaissance de son mentor, Diego Rivera, et où sa vocation artistique s’est épanouie.
Différentes collaborations ont été nouées entre la maison de couture et des artistes mexicaines, des artisanes sont notamment intervenues dans la confection de certains modèles traditionnels.
Mais c'est le dernière séquence du défilé, une allusion poétique aux féminicides, qui divise. Des robes blanches, imaginées par l’artiste Elina Chauvet, sur lesquelles se détachaient des broderies de couleur rouge, avec des phrases telles que "Vive ma vie" ou des insultes sexistes. Le rouge symbolisant, évidemment, le sang des femmes assassinées.
"Une déconnexion de la réalité"
La mise en scène ne passe pas auprès des féministes mexicaines, qui dénoncent une "glamourisation" et une "esthétisation" du drame des féminicides. Elles pointent également une stratégie publicitaire sans véritable engagement d’une des grandes enseignes mondiales de luxe qui s’approprie le combat des femmes mexicaines contre la violence. La journaliste Mariana Limón rapporte le malaise qui a parcouru les milieux féministes : "Le défilé n’aborde pas réellement la problématique des féminicides, on la réduit à de jolies robes, et cela provoque une déconnexion de la réalité, qui rend cette vision douloureuse, voir les féminicides mis en vitrine, comme s’il s’agissait d’une nouvelle tendance de la mode."
Mais n’est-il pas utile qu’une marque aussi prestigieuse que Dior attire l’attention sur l’horreur des féminicides ? Certaines féministes mexicaines ont pris le contre-pied des critiques, en considérant qu’on ne pouvait pas disqualifier totalement cette initiative simplement parce qu’il s’agissait de mode et de luxe.
Car les féminicides font partie du quotidien des Mexicaines. Chaque jour, les médias et les réseaux publient les photos et les noms de nouvelles victimes. Une des dernières en date s'appelait Guadalupe, une femme de 30 ans : son conjoint l’a aspergée d’essence et brûlée vive. Un cas parmi tant d'autres qui se succèdent dans l'indifférence générale : tous les jours au Mexique, entre dix et onze femmes en moyenne perdent la vie dans des circonstances violentes, alors que le gouvernement se montre sourd à ces drames.
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