Rugby : comment l'Afrique du Sud lutte contre les accidents graves de ses joueurs, à petite et grande échelle
L’Afrique du Sud est un pays de rugby, avec ses célèbres Springboks quadruples champions du monde. C'est aussi un pays qui a mis le sujet de la sécurité au centre des préoccupations pour ses rugbymen. Depuis une vingtaine d'années, la prévention des risques est devenue une priorité.
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L'Afrique du Sud est devenue un modèle pour la sécurité de ses rugbymen, au plus haut niveau comme dans les clubs et les écoles. Grâce à des programmes d’éducation, de formation, ainsi qu'à l’introduction de nouvelles règles, le pays parvient à progressivement réduire son nombre d’accidents sérieux.
Toujours un sourire collé sur le visage, Okkie Anker est un exemple de résilience. Alors qu'à 16 ans, il espérait rejoindre l’équipe nationale des Springboks, une mêlée l'arrête net dans sa lancée et il se fracture le cou. Désormais, il ne peut plus courir. Heureusement, depuis, la pratique du rugby s'est adaptée au handisport, et Okkie est maintenant un joueur de rugby-fauteuil.
Un cou fracturé lors d'une mêlée
En attendant les matchs internationaux, et peut-être un jour les jeux paralympiques, le jeune homme s'entraîne avec le club de Pretoria. "J’aime l’excitation quand j’accélère pour foncer sur un joueur avec mon fauteuil. En tant que rugbyman, même si je me suis fracturé le cou, j’ai besoin de retrouver cette adrénaline et ce contact."
"Je me suis d’abord dit : 'Mais pourquoi moi ?' Et puis j’ai pensé : 'Et pourquoi pas moi ?"
Okkie Anker, joueur de rugby-fauteuilà franceinfo
"J'avais un assez bon niveau, poursuit-il. Mais pourquoi pas moi ? Je veux dire, qu’est-ce que j’ai fait d’assez bien dans ma vie pour ne pas avoir à vivre ça ? Alors mon nouveau rêve, en tant que jeune de 16 ans, c’était de devenir arbitre international. Mais quand j’ai compris que je ne pourrai plus jamais courir, j’ai décidé de faire du rugby-fauteuil. Et voilà, aujourd’hui je suis là et je profite de chaque instant."
Des règles modifiées pour une pratique moins dangereuse
Depuis son accident en 2011, les règles des mêlées ont changé en Afrique du Sud. Clint Readhead, responsable médical de la fédération, explique : "Nous faisions partie des premiers à supprimer l'impact frontal incontrôlé. Maintenant, les joueurs doivent être bien immobilisés. Et la mêlée peut commencer. Cela a révolutionné la prévention des risques."
C’est aussi autour des années 2010 que l’Afrique du Sud veut éduquer tous les professionnels du rugby. Avec le lancement du programme BokSmart, un guide complet et une formation sur la sécurité, accessible en ligne. "Vous pouvez aller n’importe où dans le pays, assure le docteur Wayne Viljoen, chaque école, chaque club, chaque équipe saura ce qu'il faut mettre en place et comment réagir." C'est ce docteur qui gère ce programme utilisé par plus de 200 000 Sud-Africains. "On estime qu’en 10 ans, on a pu éviter au moins une trentaine de blessures très graves, estime-t-il. Et c'est très encourageant de voir que même les entraîneurs et les arbitres se sentent concernés. Là-dessus, on a beaucoup avancé."
Des entraîneurs labellisés
Ici, chez les Diggers, un club au nord de Johannesburg, les joueurs bénéficient d'un entraînement certifié BokSmart : "L'année dernière, le plaquage sous le sternum est devenu une règle officielle. Mais ici, on l'avait déjà mis en place depuis longtemps. Regardez, là, il plaque autour de la taille. Là encore, autour des hanches." Les jeunes s’affrontent sous l'œil aiguisé de Clinton, le responsable sécurité. "Je veille à ce que les protocoles soient respectés, explique-t-il. Tous nos entraîneurs sont certifiés BokSmart. On encourage aussi nos joueurs à suivre ce programme. Nous ne voulons pas que les joueurs se blessent et terminent en fauteuil roulant."
Le rugby est un sport de contact où le risque zéro n’existe pas. Mais selon les chiffres, il y a moins d’accidents graves depuis que l’Afrique du Sud a fait de la sécurité une priorité.
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