"Moi, j'y vais trois, quatre fois par jour" : en Albanie, les cafés sont un incontournable de la vie en société
Alors qu’en France les cafés disparaissent lentement du paysage, notamment dans les petites villes, il y a des pays, comme l'Albanie, où le café reste un incontournable de la vie en société.
L'Albanie est un pays des Balkans grand comme la Bretagne, qui compte moins de 2,5 millions d'habitants, mais un nombre incroyable de cafés. Que ce soit dans le centre des grandes villes, sur la côte, au bord des routes, ou dans les villages des montagnes, les cafés sont partout.
Selon l'Institut des statistiques locales (INSTAT), le pays compterait plus de 26 000 bars et cafés, ce qui le place, selon les années et les différents classements, entre la troisième et la première place en nombre de cafés par habitant en Europe, aux côtés de l'Espagne et de la Grèce.
Un nombre de cafés en augmentation constante
Alors qu'à Paris, on compte aujourd'hui, moins de 1 500 bars et cafés, il en existe plus de 8 000 à Tirana, la capitale qui compte officiellement 500 000 habitants. En Albanie, il est assez simple d'ouvrir un café et leur nombre est en augmentation constante, contrairement à la plupart des pays d'Europe où les cafés sont victimes des nouvelles habitudes plus casanières prises pendant la pandémie de Covid-19.
Mais pour les Albanais, les cafés sont un incontournable de la vie en société. Ils font par exemple partie du quotidien d'Eduart Çekoja, un voyagiste de 37 ans : "Moi, j'y vais 3, 4 fois par jour, dit-il. J'aime beaucoup les cafés qui ont une terrasse dehors. Je pense que pour le travail, pour le plaisir, pour passer du temps, on trouve les Albanais plus au café qu'au travail. On peut carrément dire que la religion principale des Albanais, c'est le café."
Les cafés font donc le plein même pendant la semaine. Dans ce pays méditerranéen, où le soleil est généreux, la plupart des Albanais viennent presque tous les jours s'installer à la terrasse des cafés. En famille, entre amis, entre collègues, jeunes et moins jeunes, ils aiment prendre le temps de boire des espressos ou des macchiatos. Il faut dire que leur prix est plutôt accessible, autour de 1 euro en moyenne. Mais, si à Tirana et les centres des grandes villes, les femmes sont très présentes dans les cafés, dans le reste du pays les traditions patriarcales restent très fortes et ces endroits sont essentiellement fréquentés par les hommes.
Des endroits pour discuter de sujets majeurs
Dans le pays, ces endroits ont toujours été le lieu de prédilection pour avoir des discussions importantes, en lien avec la famille. On y discute des futurs mariages, de vente ou d'achat de propriétés, de projets agricoles. Mais avec l'augmentation considérable de leur nombre et leur modernisation, ils se sont aussi imposés comme un véritable espace de travail pour certaines professions.
"Aujourd'hui les cafés se sont diversifiés et ils ont une fonction polyvalente, explique le sociologue Gëzim Tushi. Les gens se rencontrent dans les cafés pour des rencontres de travail ou discuter de questions politiques. Les avocats, les juristes, les financiers, les enseignants… Beaucoup considèrent les cafés comme une annexe de leurs bureaux, où ils peuvent développer leur activité professionnelle."
Les cafés et les restaurants jouent aujourd'hui un rôle majeur au sein de l'économie albanaise : ils représentent plus de 16% des entreprises enregistrées dans le pays, et ils emploient environ 50 000 personnes, presque autant que l'industrie textile.
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