Cinéma : les genres horreur et fantastique peinent à se diffuser, l'industrie leur préférant les comédies et le cinéma social
Le festival de Gerardmer vient de commencer, où le cinéma fantastique et d'horreur rencontre beaucoup d'adeptes chaque année. Tout comme à Sitges, premier festival historique du genre, en Espagne. Mais les professionnels regrettent le manque de soutien à la diffusion de ce genre à part.
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Le Festival de Gérardmer, qui se déroule cette année du 29 janvier au 2 février, est un festival international qui se consacre au cinéma fantastique et d'horreur depuis les années 90. Auparavant, c'était le célèbre Festival d'Avoriaz qui tenait ce rôle avec brio, depuis 1973. Le genre regorgeait alors de réussites et, à l'époque, on a pu y découvrir coup sur coup Duel de Steven Spielberg (Grand prix 1973), Soleil vert de Richard Fleisher (lauréat 1974) et Phantom Of The Paradise de Brian de Palma (lauréat 1975).
En 1994, la station Avoriaz passe le flambeau à la ville de Gérardmer, où ont été mis à l'honneur des pépites comme Créatures célestes de Peter Jackson (Grand prix 1995), Cube de Vincenzo Natali (lauréat 1999), Dark Water de Hideo Nakata (lauréat 2003), ou encore It Follows de David Robert Mitchell (lauréat 2015).
Mais le plus vieux festival du genre a été créé en 1968, en Espagne, dans un petit village côtier catalan. Et aujourd'hui encore, le Festival de Sitges existe et est le paradis des films fantastiques, d'horreur et de science-fiction. Ce premier festival international du genre est en effet devenu, au fil des années, le plus important festival de cinéma fantastique au monde.
"Une passion célébrée en communauté"
Ce succès et sa renommée mondiale s'expliquent parce que c'est un festival "qui prend en compte les fans", explique son directeur Ángel Sala. "Il s’agit d’un festival qui fait la part belle au public, où la passion pour le cinéma fantastique est célébrée en communauté. Résultat : on rassemble de plus en plus de gens et chaque année, les ventes de billets augmentent." Le directeur rappelle aussi que la renommée internationale s'est aussi faite en créant des phénomènes, avec "des films qui sont devenus des incontournables du genre au cours de ces dernières décennies". C'est à Sitges, par exemple, que David Lynch présente Blue Velvet à sa sortie en 1986, et décroche le Prix du meilleur film dans la section officielle.
Lors de la dernière édition, en octobre 2024, 234 longs-métrages et 112 courts-métrages ont été projetés. Mais le film qui a remporté le premier prix du Festival, Le Bain du diable des Autrichiens Veronika Franz et Severin Fiala, n'a rassemblé en 2024 que près de 120 000 spectateurs en Espagne. Cela montre que l'industrie du cinéma fantastique ne se porte pas bien. Pourtant en Espagne, le genre longtemps méprisé a connu ses heures de gloire dans les années 1990 et 2000, avec des réalisateurs aussi prestigieux que Álex de la Iglesia ou Amenábar, et des films aux titres évocateurs comme Le Jour de la bête, Les Autres ou encore L'Orphelinat.
L'industrie cinématographique et la peur du box-office
Actuellement, le cinéma dit "de genre" a beaucoup plus de mal à se développer, si l'on en croit Ángel Sala, le directeur du Festival de Sitges. "Aujourd’hui, les films comiques sont privilégiés, tout comme le cinéma social, plus populaire actuellement que le fantastique, décrit-il. Le fantastique n’est pas considéré par l’industrie comme un genre de production fondamental, comme il pouvait l'être dans les années 2000. Je vois l’avenir avec une certaine inquiétude. L’industrie ne soutient pas les jeunes talents qui veulent faire du cinéma fantastique parce qu'elle a peur du box-office. Et même lorsqu'il y a de bons films espagnols de genre qui sortent, il est difficile de les voir en salle. Pourtant, ce sont des films qui ont bien marché dans un festival comme Sitges, mais ils ont ensuite du mal à trouver un moyen de sortir en salles et d'être rentables."
Si le cinéma fantastique espagnol doit faire face actuellement à de nombreuses difficultés, des pousses vertes sont perçues dans le cinéma d'animation, comme en témoigne le film Mariposas negras (Les Papillons noirs) de David Baute, sur le changement climatique. Présenté en octobre à Sitges, il a reçu plusieurs prix ces derniers mois.
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