Parachutiste, pilote d’hélicoptère, médecin, générale dans l'armée ... La vie de pionnière de Valérie André

Emmanuel Macron a salué, mardi soir, une "héroïne de la médecine aérospatiale", après la mort à 102 ans de Valérie André, qui a œuvré tout au long de son exsitence en faveur de l’égalité entre les femmes et les hommes dans l'armée.

Article rédigé par Marie Dupin
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Valérie André, Inspectrice générale française du corps médical de l'armée, nommée Grand Officier de la Légion d'honneur par François Mitterrand, à Paris, le 17 septembre 1981. (MICHEL CLEMENT / AFP)
Valérie André, Inspectrice générale française du corps médical de l'armée, nommée Grand Officier de la Légion d'honneur par François Mitterrand, à Paris, le 17 septembre 1981. (MICHEL CLEMENT / AFP)

Valérie André, première femme à avoir accédé aux étoiles de l'armée française et à la distinction de grand-croix de la Légion d'honneur est morte, mardi 21 janvier, à l'âge de 102 ans. Née le 21 avril 1922 à Strasbourg, dans une famille de neuf enfants, Valérie André rêvait déjà petite de voler. À 10 ans, elle annonce à ses parents qu'elle deviendra aviatrice. Ces derniers pensent que cette envie lui passera, mais il n’en est rien. À 17 ans, elle prend ses premiers cours de pilotage à l’aéroclub de Strasbourg, mais lorsque la Seconde Guerre mondiale éclate,elle doit tout arrêter. Elle s’installe en zone libre et entreprend des études de médecine à Clermont-Ferrand. En 1948, elle obtint son brevet de parachutisme et devint à la fois médecin militaire et pilote. Elle s'engage alors en Indochine, où elle reste pendant quatre ans.

L’hélicoptère, son véritable domaine de prédilection

Sur le terrain, Valérie André réalise que l’hélicoptère est l'outil le plus efficace pour aller chercher les blessés et les ramener vers l’arrière. Partant du principe que "tout s’apprend et que, lorsqu'on est motivé, tout semble simple", elle passe son brevet de pilote d’hélicoptère, devenant ainsi la première femme à accomplir cet exploit. Entre 1952 et 1953, elle effectue 129 vols d’exploitation et assure l’évacuation de 165 blessés vers des postes médicaux. Elle sert ensuite en Algérie, où elle devient pilote et médecin-chef de la base aérienne de Reghaïa.

Valérie André œuvre également pour la promotion des femmes dans un milieu militaire largement dominé par les hommes. Elle contribue à ce que l’armée française figure aujourd'hui parmi les plus féminisées au monde. Gravissant les échelons malgré les oppositions, elle devient générale en 1976, à 54 ans, une première pour une femme. Bien sûr, cette ascension ne fait pas l’unanimité, mais elle finit par s’imposer.

Jusqu’au bout, y compris pendant sa retraite, Valérie André se bat pour l’égalité entre les femmes et les hommes dans l'armée. Elle préside même une commission d'études dont le rapport préconisait de ne plus cantonner les femmes aux rôles subalternes et de les juger uniquement sur leurs aptitudes.

Comme elle l’a souvent dit elle-même : "J'ai eu une vie extraordinaire". Et la seule chose qu’elle espérait au soir de sa vie était "de ne pas se réveiller un beau matin et d’être là-haut, encore, parmi les étoiles".

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