"Les Brûlures de glace" : l'alpiniste bipolaire Cory Richards livre dans un récit autobiographie son "versant Nord" intérieur

Alpiniste hors pair et photographe star du magazine "National Geographic", Cory Richards a survécu à une avalanche en 2011. Fragile depuis l'enfance psychologiquement, depuis l'enfance, il se raconte dans une autobiographie publiée chez Guérin.

Article rédigé par Marie Dupin
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Le photojournaliste de National Geographic, Cory Richards, en 2017. (MATTHEW EISMAN / GETTY IMAGES NORTH AMERICA)
Le photojournaliste de National Geographic, Cory Richards, en 2017. (MATTHEW EISMAN / GETTY IMAGES NORTH AMERICA)

Bel homme, photographe star du National Geographic, mais aussi écorché vif, Cory Richards est le seul Américain à avoir atteint un sommet de 8 000 mètres en hiver. Sa vie fait rêver bien des passionnés de montagne, pourtant, derrière les apparences, il y a une part d'ombre, sa bipolarité. À 44 ans, Cory Richards délaisse les sommets pour prendre la plume et se livrer dans un récit autobiographique de plus de 400 pages : Les Brûlures de glace.

Cory Richards y narre une vie très glamour, avec ses agents, ses communicants, ses managers, ayant tiré de ses exploits en montagne de nombreuses photos mais aussi un documentaire multirécompensé. Envoyé aux quatre coins du monde par la revue National Geographic, Cory Richards a notamment survécu miraculeusement à une avalanche, en 2011, mais dont il a eu du mal à se remettre psychologiquement.

Amplifier les risques de la gravité pour rendre sa vie plus légère

Il raconte aussi comment toute sa vie, il a dû lutter contre ses démons. À 12 ans, il a fait sa première dépression et à 14 ans, il a été diagnostiqué bipolaire. C'est alors l'escalade qui le sauve, déclare-t-il, car elle a le pouvoir de rendre la vie "plus légère, en amplifiant les risques de la gravité". "En risquant ma vie, je tente de la sauver", dit-il, et finalement, c'est la "douleur" qui l'a conduit à gravir les plus hautes montagnes, tout en l'amenant à sombrer souvent dans le désespoir, son "versant Nord".

Passé par une tentative de suicide et des addictions, l'aventurier parle dans son livre du cerveau, à travers un dialogue permanent entre lui et lui, "deux capitaines à la barre du navire, l'un recherchant les mers calmes, l'autre les tempêtes et les vagues géantes". "Un marin égoïste qui ne lâche la barre qu'une fois à la dérive, le mât brisé", décrit-il encore. Finalement, c'est une histoire de folie universelle qui ressort de l'ouvrage, puisque, selon Cory Richards : "Nous avons tous un passager obscur. Le mien, en survivant, m'a poussé à faire de grandes choses et maintenant je n'ai aucune de ce qui m'attend mais je sais que je choisirai avec soin mon histoire."

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