La hyène, une héroïne pour l’artiste sud-africaine Hannelie Coetzee

Elle présentera ses œuvres dans deux mois aux États-Unis.

Article rédigé par franceinfo
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L'artiste sud-africaine Hannelie Cotzee dans son atelier à Johannesburg, le 3 avril 2025. (WIKUS DE WET / AFP)
L'artiste sud-africaine Hannelie Cotzee dans son atelier à Johannesburg, le 3 avril 2025. (WIKUS DE WET / AFP)

La hyène a vraiment une sale réputation : moche, dangereuse, fourbe et cruelle… Et pourtant certains montent au créneau pour la défendre, comme l’artiste sud-africaine Hannelie Coetzee qui voit en elle une héroïne. 


Dans son atelier de Johannesburg, les murs sont recouverts d’images de hyènes au dos voûté, aux oreilles rondes, quand même mignonnes, et aux gueules vraiment effrayantes. Il s’agit de dessins réalisés à l'encre ou au thé rooibos, mais aussi des sculptures en matériaux recyclés.

Des hyènes utilisées comme symboles féministes

Un travail artistique contre les idées reçues, car les hyènes ne méritent pas leur réputation. Elles ont été "disneyïfiées", dans le Roi Lion, représentées toujours comme des perdantes, des marginales, stigmatisées. Alors qu'elles ne ressemblent pas à tous les prédateurs. Ni chat, ni chien, elles vivent en groupe, menées par une reine mère autoritaire qui privilégie les filles du clan, surtout quand il s'agit de manger une proie fraîchement croquée. Et surtout, elles Tout un symbole pour Hannelie Coetzee qui dit avoir grandi "du mauvais côté de l'apartheid", dans une famille conservatrice et "homophobe". 

Car les hyènes ont aussi des comportements bisexuels, comme bien d’autres animaux, les girafes mâles qui ont plus de relations sexuelles entre eux qu'avec des femelles, mais aussi les renards ou les babouins. Avec leurs courbettes mutuelles, leurs liens de couple, leurs étreintes passionnées, leurs danses, et leurs baisers au vol dans la nature, les hyènes, les renards et les babouins, animaux libres et pas si étranges, sont la preuve vivante que non, tous les comportements animaux ne sont pas dictés par l'impératif de reproduction, et qu’avoir des relations homosexuelles est parfaitement inoffensif. Un message qu’Hannelie Coetzee ira porter dans deux mois aux États-Unis, où elle sera exposée dans une galerie à Washington.

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