Chasse au cerf élaphe : un projet de décret controversé

Le gouvernement envisage d'étendre la période de chasse du cerf élaphe dès le 1er juin, suscitant la mobilisation des défenseurs de l'environnement. Depuis le début du mois de février, une consultation publique a été mise en place.

Article rédigé par Marie Dupin
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Une consultation publique est ouverte depuis le début du mois de février concernant un projet de décret sur la chasse du cerf élaphe. (Photo d'illustration). (MARION BOISJOT / MAXPPP)
Une consultation publique est ouverte depuis le début du mois de février concernant un projet de décret sur la chasse du cerf élaphe. (Photo d'illustration). (MARION BOISJOT / MAXPPP)

Depuis le début du mois de février, le gouvernement a lancé une consultation publique concernant un projet de décret qui pourrait permettre aux chasseurs de chasser le cerf élaphe dès le 1er juin, prolongeant ainsi la période de chasse à neuf mois par an. Actuellement, ce cervidé, considéré comme le plus grand d'Europe, est uniquement chassable du 1er septembre au dernier jour de février. Le gouvernement justifie cette extension par des préoccupations liées à des "densités de cerfs trop fortes pouvant conduire au surpâturage et provoquer des dégâts agricoles et forestiers importants". De plus, le cerf élaphe est classé comme une espèce de préoccupation mineure, ce qui signifie qu'il n'est pas en voie de disparition. Grâce à des programmes de réintroduction, les cerfs élaphes ont progressivement repeuplé les forêts. Toutefois, leur présence a des conséquences écologiques puisqu'ils dévorent les jeunes pousses et les bourgeons de plantes résistantes au changement climatique, perturbant ainsi la régénération naturelle des forêts. 

Cette proposition de prolonger la période de chasse ne fait pas l'unanimité, bien au contraire. Les associations écologistes, telles que France Nature Environnement et la Ligue de Protection des Oiseaux, s'opposent fermement à ce projet. Elles mettent en avant plusieurs raisons pour justifier leur opposition. D'abord, la période de chasse débutant en juin coïncide avec la naissance des faons. Cela signifie que les chasseurs pourraient tuer des femelles gestantes ou des mères accomapgnées de leurs petits, qui ne survivraient pas sans leur mère. En été, la chasse perturberait d'autres espèces de mammifères et d'oiseaux en pleine saison de reproduction. La période estivale attire un nombre important de promeneurs en forêt, ce qui accroît le risque de dérangement. 

Une consultation publique qui démontre une forte opposition

Lundi 3 mars, plus de 5 000 personnes ont déjà participé à la consultation publique mise en place par le gouvernement. Parmi celles-ci, une large majorité se déclare défavorable au projet. Les défenseurs de la nature espèrent que cet élan de mobilisation, qui ressemble à un véritable "brâme du cœur", réussira à faire échouer le projet de décret. Reste à savoir si cette mobilisation citoyenne sera suffisante pour empêcher la mise en oeuvre de cette nouvelle mesure et protéger la faune des forêts françaises. 

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