Bill Pallot, surnommé "Père Lachaise", jugé pour escroquerie dans le monde des antiquaires

Ancien spécialiste des sièges français et fils d’antiquaire, Bill Pallot comparaît depuis mardi devant le tribunal de Pontoise pour une affaire d’escroquerie qui a déstabilisé le milieu des antiquaires. Avec son complice Bruno Desnoues, il a réussi à duper des familles riches et même le château de Versailles en vendant des faux meubles anciens pour des millions d'euros.

Article rédigé par Marie Dupin
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Vue de l'intérieur du cabinet doré de la Reine Marie-Antoinette (1755-1793), Château de Versailles, musée du Château. (Josse / Leemage via AFP)
Vue de l'intérieur du cabinet doré de la Reine Marie-Antoinette (1755-1793), Château de Versailles, musée du Château. (Josse / Leemage via AFP)

Le tribunal de Pontoise, jugé depuis mardi 26 mars Bill Pallot, surnommé "Père Lachaise", dans une vaste affaire d’escroquerie qui a secoué le monde des antiquaires, il y a neuf ans. Fils d’antiquaire et spécialiste des sièges français, il était devenu escroc à ses heures perdues, avec son complice Bruno Desnoues, diplômé de l’École supérieure des arts décoratifs de Strasbourg et meilleur ouvrier de France. Ensemble, ils ont réussi à duper plusieurs grandes familles riches et même le château de Versailles en leur vendant de faux meubles anciens.

Des ventes frauduleuses à Versailles

En 2008, Pallot et Desnoues ont vendu une chaise du XVIIIe siècle, prétendant qu’elle avait été utilisée dans l’un des cabinets de Marie-Antoinette à Versailles. Le prix de vente : 530 000 euros. Une autre chaise, présentée comme sa voisine de cabinet, a été acquise en 2011 par le château de Versailles pour 420 000 euros. Une magnifique paire de chaises Louis XV a été vendue il y a 10 ans au frère de l’émir du Qatar pour deux millions d’euros, sous prétexte qu’il s’agissait des  "plus coûteux meubles réalisés pour la reine".

L’escroquerie a débuté lorsque Bruno Desnoues, ébéniste d’exception, a restauré une paire de chaises du Barry. L’idée de créer des répliques à partir de carcasses et de bois patiné a émergé. Trois chaises ont alors été produites et proposées à la vente via des intermédiaires de grandes galeries comme Drouot, Sotheby's et la maison Kraemer. La fraude a été couronnée de succès, franchissant tous les barrages jusqu’à ce qu’elle soit découverte.

L'affaire a finalement été découverte il y a neuf ans. Bill Pallot a déjà passé quatre mois en détention provisoire.

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