Après l'andouillette "5A", bientôt la marque BBA pour "Beurre blanc authentique" ?

Éric Fauguet, le grand-maître de la Confrérie du beurre blanc, milite pour protéger cette sauce typique de la région nantaise, las de voir cette recette sans cesse dénaturée.

Article rédigé par Marie Dupin
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Un poisson nappé de beurre blanc. (CAPTURE D'ECRAN X LA CONFRERIE DU BEURRE BLANC)
Un poisson nappé de beurre blanc. (CAPTURE D'ECRAN X LA CONFRERIE DU BEURRE BLANC)

Éric Fauguet est le grand-maître de la Confrérie du beurre blanc. À l'origine éditeur, il fait de la communication autour de l'alimentation. Mais ces derniers temps il en avait marre de ne plus retrouver nulle part le vrai goût du beurre blanc, cette sauce typique de la région nantaise. Il a donc créé une vraie confrérie, déclarée à l'ordre des confrères, autour de 12 sages des professionnels de la cuisine.

Ensemble ils ont engagé une démarche auprès de l'Inao (institut national de l'origine et de la qualité) pour que la recette traditionnelle du beurre blanc devienne une "spécialité tradition garantie" (STG), un label officiel, un peu comme l'IGP ou l'AOP. Son rêve : que puisse voir le jour une marque BBA, pour beurre blanc authentique, un peu comme il existe une andouillette "5A".

En sachet, en poudre ou en brique... L'industriel est partout et dénature la recette

Si officiellement, il assure qu'il ne cherche pas à ferrailler avec l'industrie car il n'en a pas les moyens, c'est quand même un peu l'idée. L’idée d'une guerre entre le beurre blanc authentique et son jumeau maléfique. Une guerre silencieuse qui se joue dans nos assiettes. Entre d’un côté le beurre blanc maison, le vrai, le pur, l’artisanal, celui qui réclame du temps, du doigté, celui qui sent l’échalote fondue, qui réduit et qui sue. Celui qui échoue parfois, mais qui vit.

Un BBA en guerre contre son adversaire le beurre blanc en sachet, en poudre, en brique. Le beurre blanc prêt à servir qui n’a jamais vu une poêle de sa vie, jamais pris de risque, jamais connu la peur de la surchauffe. Celui qui a été conçu pour résister à tout : la chaîne du froid, les micro-ondes trop puissants, les cuisiniers pressés… Alors aujourd'hui, c'est plutôt lui qui est en train de s'imposer, dans les restaurants, les buffets de mariage, les plateaux-repas d’entreprise, dans les cantines et dans les maisons.

Mais Éric Fauguet, grand-maître de la confrérie du beurre blanc a bien l'intention de se battre jusqu'au bout. Car le beurre blanc industriel a peut-être déjà gagné la bataille des coûts, mais il perdra à coup sûr la guerre du goût.

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