Vladimir Poutine apparaît en treillis pour des exercices militaires d'ampleur aux portes de l'Europe

Tous les quatre ans, une série d'exercices militaires à grande échelle est réalisée à l'ouest de la Russie pour montrer les muscles à l'ennemi de longue date : l'Otan. L'édition 2025 inquiète particulièrement les Européens avec la présence possible d'un émissaire américain parmi les invités.

Article rédigé par Nicolas Teillard
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Sur cette photo de groupe diffusée par l'agence d'État russe Spoutnik, Vladimir Poutine assiste aux exercices militaires conjoints russo-biélorusses "Zapad-2025", sur un terrain d'entraînement de l'oblast de Nijni Novgorod, le 16 septembre 2025. (MIKHAIL METZEL / POOL)
Sur cette photo de groupe diffusée par l'agence d'État russe Spoutnik, Vladimir Poutine assiste aux exercices militaires conjoints russo-biélorusses "Zapad-2025", sur un terrain d'entraînement de l'oblast de Nijni Novgorod, le 16 septembre 2025. (MIKHAIL METZEL / POOL)

Ces exercices militaires géants ont lieu tous les quatre ans et sont baptisés "Zapad", ce qui signifie "ouest" ou "occident" en russe. Ils se déroulent sur le front Ouest, où l’armée russe a déployé son arsenal pour cinq jours, de vendredi 12 à mardi 16 septembre. Avec des drones, des hélicoptères, des chars et des avions de chasse, les manœuvres s'enchaînent. L'allié biélorusse a accueilli sur son sol et dans son ciel une bonne partie de ces exercices.

La dernière fois, en 2021, Moscou avait profité de l’opération Zapad pour masser ses troupes au plus près de la frontière ukrainienne, avant de lancer son offensive quelques mois plus tard, également à l’issue d’un exercice militaire.

S'ils étaient 200 000 militaires il y a quatre ans, ils sont tout de même 100 000 cette fois-ci, selon Vladimir Poutine. Celui-ci est apparu en treillis militaire, mardi 16 septembre sur l’une des bases proches de Moscou, à Novgorod. Une tenue de chef de guerre que le président russe enfile rarement.

Exposition des délégations invitées

Vladimir Poutine a mis en avant ses alliés, multipliant les poignées de main appuyées avec les délégations présentes. La plus importante reste celle de la Biélorussie, allié inconditionnel, mais on retiendra aussi la participation des nouveaux alliés du Sahel, comme le Burkina Faso et le Mali, ainsi qu’un contingent venu d’Iran, partenaire habituel qui fournit à l’armée russe ses drones Shahed pour frapper l’Ukraine.

Plus étonnant, un contingent indien a également pris part aux manœuvres, sans que l’on sache à quelle échelle. C'est probablement très symbolique, mais dans le contexte des tensions commerciales entre New Delhi et Washington, le pied de nez est notable.

La surprise la plus marquante reste la présence d’un émissaire américain. Le ministère de la Défense biélorusse a publié une vidéo montrant deux officiers américains sur le tarmac d’une base. On distingue les échanges entre l’attaché militaire américain, le lieutenant-colonel Shoup, et le ministre de la Défense biélorusse, Viktor Khrenin, qui le salue chaleureusement et lui assure qu’il pourra tout voir, qu’il pourra inspecter "tout ce qui vous intéresse".

Reprise de dialogue entre la Biélorussie et les États-Unis

La Maison Blanche a récemment renoué le dialogue avec Minsk, levant certaines sanctions en échange de libérations de prisonniers, et envisage même de rétablir son ambassade.

Deux jours seulement après des incursions de drones russes en Pologne, alors que Varsovie a fermé sa frontière avec la Biélorussie, cette scène interroge et sème le doute chez les Européens, qui se demandent avec gravité de quel côté penche Donald Trump.

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