"Regagner la confiance des gens" : après la chute de Bachar al-Assad, le nouveau régime souhaite réorganiser la police
Deux semaines après la chute de Bachar al-Assad, les rebelles islamistes installent progressivement leur gouvernement à Damas, capitale de la Syrie.
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À Damas, la vie se réorganise peu à peu. Les distributeurs automatiques ont réouvert, dimanche 22 décembre, et les Syriens se sont précipités pour tenter de retirer de l’argent. En revanche, il existe toujours des pénuries d’essence, dont les prix flambent et qu'il faut acheter dans des bidons le long de la route.
Sur le plan politique les nominations ont commencé. Le premier à avoir été remplacé est le ministre des Affaires étrangères. Cela en dit long sur la stratégie des nouveaux dirigeants qui courent après l’adoubement de la communauté internationale. Dimanche, c’était au tour du ministre de la Défense d'être remplacé. Malgré une vie qui se réorganise peu à peu à Damas, les Syriens restent dans le flou, car beaucoup de choses sont suspendues. "On attend les directives du nouveau gouvernement", une phrase qui revient souvent dans la capitale.
Des chantiers prioritaires
Parmi les chantiers prioritaires des nouvelles autorités, il y a, notamment, celui de la police qui sous le règne des Assad s’était montrée particulièrement cruelle. Désormais, 135 000 policiers sont attendus par le nouveau régime.
Ce week-end, des annonces de recrutement ont été diffusées sur les réseaux sociaux et devant l’académie de police. Des jeunes sans formation à la recherche d’un salaire se sont présentés pour se faire enrôler. En revanche, d’autres comme Walid, qui vient de terminer ses études d’avocat, sont venus par conviction. "Être officier, c’est mon rêve depuis que je suis petit. Sous Bachar, c’était le chaos , les pots-de-vin, le clientélisme, dit-il. Les Alaouites étaient favorisés. Quand ils postulaient, ils étaient tout de suite pris. Alors que moi, on m’a demandé dix pièces d’or pour devenir officier. Aujourd’hui, je veux améliorer les choses, que cela se passe mieux que du temps d’Assad".
Le salaire annoncé est de 250 euros par mois pour les grades les moins élevés. Un salaire "plus que confortable, mais ce n’est pas note motivation principale", dit Redouane. "Avant, les gens s’enrôlaient parce qu’ils n’avaient pas de travail, pas d’argent. Ils n’avaient pas d’autre choix s'ils voulaient avoir un petit salaire. Aujourd’hui, ils le font parce qu’ils veulent protéger et défendre le pays", poursuit-il.
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La priorité des nouvelles autorités est de rassurer la population. Pour ce faire, tout ce qui rappelle l'ancien régime est jeté, les portraits de Bachar al-Assad sont déchirés. "On travaille 24 heures sur 24 pour rétablir la sécurité et la stabilité du pays, regagner la confiance des gens", explique Mohamed Abdel Menhem al Surani, commandant adjoint. Ce dernier arrive de la ville d’Idlib, ville laboratoire des rebelles islamistes. L'objectif du commandant adjoint est de donner une image de respectabilité : "notre organisation est calquée sur les normes internationales. Au ministère de l’intérieur, par exemple, nos services de polices sont les mêmes qu’en France, aux États-Unis ou dans les grandes nations".
Cependant, les rebelles veulent aussi réactiver la police des mœurs, une police qui avait presque disparu sous l'ancien régime.
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