Israël invoque une "erreur" après le bombardement de la seule paroisse catholique de Gaza

Le Premier ministre israélien a dit regretter "profondément" le bombardement de l'église de la Sainte-Famille qui accueille la maigre communauté chrétienne de Gaza. Une frappe qui a fait 3 morts et 9 blessés, et qui a déclenché une vague de condamnations.

Article rédigé par Nicolas Teillard
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
L'église de la Sainte Famille à Gaza bombardée par les Israéliens, le 17 juillet 2025. (OMAR AL-QATTAA / AFP)
L'église de la Sainte Famille à Gaza bombardée par les Israéliens, le 17 juillet 2025. (OMAR AL-QATTAA / AFP)

C'était l'un des rares îlots de paix au milieu du chaos de la guerre. L'église de la Sainte-Famille, installée dans le nord de Gaza, a été en partie détruite par un bombardement israélien, dans la matinée du jeudi 17 juillet. Quelques heures plus tard, Benyamin Nétanyahou a dit regretter "profondément" cette frappe, qui a touché l'unique paroisse catholique de l'enclave palestinienne.

Selon la Maison Blanche, qui avait réclamé des explications, le Premier ministre israélien a reconnu "une erreur", des responsables de l'armée évoquant des éclats d'obus qui aurait touché l'édifice lors d'une opération dans le secteur, alors que d'autres sources parlent d'un drone tiré au moment où des paroissiens se trouvaient sur le toit du bâtiment.

L'église de la Sainte-Famille, dont la petite croix surplombant la façade a résisté à l'impact, est placée "sous la protection historique de la France", en vertu d'un accord vieux de plus d'un siècle. C’est ce qu'a rappelé le ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, qui a dénoncé un acte "intolérable", alors que cette frappe a été "fermement condamnée" par Emmanuel Macron, pour qui "la poursuite de cette guerre est injustifiable". L'indignation est montée jusqu'au Vatican, où le pape Léon XIV s'est dit "profondément attristé", sans pour autant pointer la responsabilité d'Israël dans ce bombardement, qui a fait 3 morts et 9 blessés.

Un symbole d'entraide et de solidarité

Parmi les blessés, le père Gabriel Romanelli, curé la paroisse, et personnage au parcours singulier. Voilà vingt ans que ce religieux argentin gère cette petite paroisse et accompagne une communauté catholique estimée à une petite centaine de personnes à peine. Ami de longue date du précédent pape, argentin lui aussi, il avait pris l'habitude, du temps de son pontificat, de recevoir un appel de François, tous les soirs à 20 heures. Absent du territoire lors des attentats du 7 octobre 2023, le père Romanelli avait fait le choix d'y revenir, quelques mois plus tard et en pleine guerre, à la faveur d'un voyage organisé par le patriarche latin de Jérusalem.

Installée dans un quartier historique de Gaza, sa paroisse s'était transformée en école, et en un lieu d'accueil abritant des dizaines d'enfants et de personnes handicapées, n'ayant nulle part où aller. Un lieu jusqu'ici épargné, devenu symbole d'entraide et de solidarité. Ces dernières semaines, la guerre se rapprochait dangereusement du site, cerné par les bombardements, au point de voir certaines cérémonies interrompues par le fracas des déflagrations. Des frappes qui se rapprochaient, et qui ont donc fini par atteindre l'édifice, à l'aube d'une journée où 25 personnes au total, ont encore été tuées dans l'enclave.

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