Guerre Iran-Israël : sous couvert de traque aux espions, le régime des mollahs renforce le climat de terreur

Depuis les frappes israéliennes du 13 juin, l’Iran est plongé dans une vague de répression massive. Cette chasse aux espions potentiels s’intensifie, touchant la société civile, avec arrestations, surveillance renforcée et climat de terreur généralisé.

Article rédigé par Sébastien Laugénie
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Le centre-ville de Téhéran, jeudi 26 juin 2025 (photo d'illustration). (FATEMEH BAHRAMI / ANADOLU)
Le centre-ville de Téhéran, jeudi 26 juin 2025 (photo d'illustration). (FATEMEH BAHRAMI / ANADOLU)

Cette répression massive a pour point de départ, l'infiltration en profondeur du régime iranien. Les services de renseignement israéliens sont parvenus à noyauter le régime au plus haut niveau. L'État hébreu a, par exemple, réussi dès la première nuit des frappes, dans la nuit du jeudi 12 au vendredi 13 juin, à tuer en une seule fois une vingtaine de haut-gradés rassemblés dans un même lieu, tous connus du Mossad, mais aussi une dizaine de scientifiques à leur domicile respectif. Depuis, la psychose a saisi le régime de Téhéran.

Dans la rue, les bassidjis, une force de sécurité fidèle au régime islamique, sont de retour jour et nuit. Des millions de membres qui agissent au nom des gardiens de la révolution, ce bras armé du régime. Des checkpoints routiers apparaissent pour saisir les téléphones portables. Tout appel ou échange avec l'étranger est considéré comme suspect. Internet reste aussi extrêmement limité, ces derniers jours. Des affiches appellent à la délation, à se méfier des personnes qui portent des masques, des chapeaux et des lunettes de soleil même la nuit, à se méfier de ceux qui reçoivent fréquemment des colis par coursier, mais aussi de suspecter aussi les maisons avec des rideaux fermés pendant la journée et les maisons sans femmes ni enfants.

Répression de la société civile

Une chasse aux espions qui touche désormais toute la société civile. Des rumeurs font état de plusieurs arrestations de figures de l'opposition. Dans le viseur, par exemple, le rappeur Toomaj Salehi, un rappeur engagé aux paroles très anti-Mollah, incarcéré puis libéré en 2024 pour propagande contre le régime. Il aurait été arrêté et il y a vendredi 27 juin,, un poste sur X d'un activiste iranien parle d'une convocation devant la justice le 30 juin prochain.

La société civile iranienne se retrouve sous une nouvelle chape de plomb et, pour le moment se tait, comme pétrifiée. Aucune critique ouvertement exprimée, aucune manifestation qui de de toute façon serait interdite par le régime.

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