Guerre en Ukraine : Viktor Orban sème le trouble avant l'arrivée de Donald Trump au pouvoir
Le Premier ministre hongrois assure avoir proposé un cessez-le-feu à Noël, et dénonce le refus de l'Ukraine qui dément toute discussion. Une méthode qui sape l'unité européenne, alors que la passation de pouvoir imminente à Washington pourrait conduire à des pourparlers de paix.
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C'est ce qui s'appelle une diplomatie parallèle. Au moment où l'Europe se prépare à l'arrivée de Donald Trump au pouvoir en affichant un soutien sans failles à l'Ukraine, Victor Orban joue sa partition en solo, et sème le trouble. Sa dernière proposition ? Un cessez-le-feu "à Noël". C'est ce qu'il assure avoir proposé à Kiev, après un nouvel échange avec Vladimir Poutine. Si la diplomatie ukrainienne a démenti avoir eu un échange, et dénoncé l'absence de concertation du dirigeant hongrois, Viktor Orban a publiquement regretté un "refus" de Kiev.
Il faut dire que le Premier ministre hongrois bénéficie d'une position unique en Europe. Au-delà de ses positions accommodantes avec Moscou, Viktor Orban peut se targuer d'être un interlocuteur privilégié du président russe, mais aussi désormais du prochain président américain. S'il connaît une impopularité inédite dans son pays, où des sondages donnent l'opposition devant lui pour la première fois depuis 14 ans, l'homme fort de Budapest parade à l'internationale, et s'est fendu, lundi 9 décembre, d'une visite à Mar-a-Lago, en Floride, chez Donald Trump, pour ce qu'il a qualifié d'une "mission de paix".
Une intervention peu appréciée par Volodymyr Zelensky
Les initiatives de Victor Orban ont le don de fissurer l'unité des 27, alors qu'Emmanuel Macron est en Pologne jeudi, justement pour évoquer le soutien à l'Ukraine. Elles font surtout enrager Volodymyr Zelensky, hostile à cette médiation hongroise. Sa proposition a de toute façon tout de la mascarade, uniquement destinée à semer le trouble, et à nourrir le narratif du Kremlin d'un dirigeant ukrainien "va-t-en-guerre". Moscou, qui progresse depuis l'été sur le terrain, n'a guère intérêt à accélérer un processus de paix.
Des discussions de paix semblent pourtant plus crédibles que jamais dans un avenir proche. D'abord parce que le futur président américain souhaite manifestement siffler la fin du match. Donald Trump annonce la couleur depuis des mois, et paraît décidé à réunir tout le monde autour d'une table. Les belligérants pourraient y être contraints, quelle que soit leur volonté réelle.
Les enseignements du front
Moscou a montré des signes de fragilité en se montrant incapable de soutenir militairement son allié syrien, et si la Russie gagne effectivement du terrain depuis des mois, les gains restent marginaux à l'échelle du pays, loin de l'ambition initiale de "prendre Kiev en trois jours". L'Ukraine de son côté s'apprête à passer un nouvel hiver dans le noir, et dans le froid. Le manque d'effectif pèse, et si le soutien américain venait à s'arrêter, Volodymyr Zelensky n'aurait pas vraiment d'autres choix que de négocier, l'Europe n'étant pas en mesure d'offrir une alternative crédible. Reste évidemment que ces pourparlers, s'ils ont lieu, seront difficiles, et sans garanties absolues d'une paix durable.
En attendant d'éventuelles négociations, les combats font rage, et continuent d'alourdir le bilan humain et matériel. Moscou a déployé 150 000 hommes dans le Donbass, et pilonne le sud de l'Ukraine ces derniers jours, avec des bombardements qui ont encore fait neuf morts mercredi à Zaporijjia, et des blessés par dizaines. L'Ukraine aurait visé un important site militaire russe sur les bords de la mer noire avec des ATACMS, ces missiles américains de longue portée, et Moscou promet déjà des représailles. Enfin, les renseignements américains évoquent la probabilité "dans les prochains jours" d'un nouveau tir de missile russe Orechnik, cette arme de dernière génération faite pour transporter des têtes nucléaires. Avant la paix, c'est encore et toujours la guerre.
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