Face aux menaces qui pèsent sur l'Europe, l'appel à la mobilisation d'Emmanuel Macron
Le chef de l'État a pris un ton grave dans son allocution pour évoquer l'entrée dans une "nouvelle ère", marquée par le rapprochement entre Moscou et Washington. Elle nécessite selon lui une "mobilisation générale" et des investissements massifs.
Emmanuel Macron a évoqué mercredi 5 mars une "nouvelle ère" pour l'Europe, marquée par la menace russe grandissante et le rapprochement inquiétant entre Moscou et Washington. L'enjeu, selon lui, est de savoir comment l'Europe peut peser face à des leaders comme Donald Trump et Vladimir Poutine. L'Europe se retrouve ainsi prise en étau, désormais cernée par des menaces multiples, aussi bien militaires qu'économiques.
À l'Est, la menace militaire russe est omniprésente, avec une guerre hybride menée par Moscou. Cette guerre se manifeste à travers des opérations de déstabilisation et un réarmement massif. Emmanuel Macron a insisté sur la réalité de cette menace en affirmant : "La menace russe est là", et a ajouté : "Qui peut croire que la Russie d'aujourd'hui s'arrêtera à l'Ukraine ?"
À l'Ouest, une autre réalité se dessine avec une Amérique dirigée par Donald Trump, qui s'est engagée dans une logique de guerre commerciale avec l'Europe. L'administration américaine a suspendu son aide militaire à l'Ukraine, ce qui a renforcé les tensions entre les États-Unis et l'Europe. Emmanuel Macron a réagi à cette situation en affirmant : "Je veux croire que les États-Unis resteront à nos côtés, mais il nous faut être prêts si tel n'était pas le cas. Quoi qu'il advienne, il nous faut nous équiper davantage, hausser notre position de défense et cela pour la paix même, pour dissuader. L'avenir de l'Europe n'a pas à être tranché à Washington ou à Moscou."
Les relations entre Moscou et Washington révèlent une hostilité commune envers le modèle européen, qu'il s'agisse de son fonctionnement démocratique ou de son marché unique. Si personne n'avait imaginé que les attaques contre l'Europe viendraient des États-Unis, Emmanuel Macron a fait de la défense des valeurs européennes un carburant de l’engagement. Il a souligné que "la France ne suivra qu’un cap, celui de la volonté pour la paix et la liberté, fidèle en cela à son histoire et à ses principes."
Emmanuel Macron a activé deux leviers principaux pour justifier des investissements massifs dans la défense : la sécurité et la défense des valeurs européennes. Il a conclu son intervention en affirmant que "rester spectateur serait une folie". Le président appelle à la mobilisation en France comme en Europe, avec une traduction concrète attendue dès jeudi 6 mars lors du sommet des 27 pays de l'Union européenne.
Lors de ce sommet, Emmanuel Macron a annoncé que "des financements communs seraient décidés pour acheter et produire sur le sol européen des munitions, des chars, des armes, des équipements". Il a ajouté que "les États membres pourraient accroître leurs dépenses militaires sans que cela soit pris en compte dans leur déficit", marquant ainsi l'avènement d'un "quoi qu'il en coûte" version sécurité. Cette annonce acte la naissance d'une défense européenne, tout en soulevant des questions stratégiques, notamment sur le partage de la capacité nucléaire de la France.
La dissuasion nucléaire européenne : une question cruciale
Emmanuel Macron a abordé pour la première fois de manière aussi claire la question du partage de la capacité nucléaire en France. "Notre dissuasion nucléaire nous protège, dit-il. Elle a, depuis 1964, de manière explicite, toujours joué un rôle dans la préservation de la paix et de la sécurité en Europe. Mais répondant à l’appel historique du futur chancelier allemand, j’ai décidé d’ouvrir le débat stratégique sur la protection par notre dissuasion de nos alliés du continent européen. Quoi qu’il arrive, la décision a toujours été et restera entre les mains du président de la République, chef des armées."
Cependant, ces annonces comportent des limites notables. Sur le plan économique, ces investissements massifs risquent de se heurter à un déficit déjà conséquent, particulièrement dans un contexte économique difficile où l'économie allemande peine également. Si ces investissements peuvent doper l'activité, la France devra jongler avec des contraintes budgétaires sérieuses.
Les limites politiques sont également apparentes, avec des pays comme la Slovaquie et la Hongrie, qui affichent des positions prorusses et qui devront être confrontés. Parallèlement, certains pays pourraient s'interroger sur les priorités budgétaires de l’Europe, notamment lorsque l’argent semble plus difficile à trouver pour des enjeux comme le social ou le climat.
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