En Allemagne, une première scientifico-musicale : un robot à la place du chef d'orchestre
Une prouesse technologique, appréciée du public et des musiciens eux-mêmes, même si l’expérience a ses limites : si le robot peut diriger un morceau prévu, il ne peut en effet pas improviser.
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Deux soirs de suite, 500 spectateurs ont eu le privilège d’assister aux prouesses d’un robot chef d’orchestre à trois bras. Les deux concerts ont été donnés dans la prestigieuse Festspielhaus de Dresde, retransmis en direct sur internet et la salle était pleine.
Le robot a dirigé les musiciens de l’orchestre symphonique de Dresde, qui eux, étaient des humains en chair et en os. Pour que ses mouvements soient perçus correctement, le robot avait au bout de chacun de ses trois bras une baguette de chef d’orchestre, des baguettes un peu futuristes, phosphorescentes. Chacune était d’une couleur différente, le tout rappelant les fameux sabres laser de La Guerre des étoiles.
L’équipe de l’université technique de Dresde a travaillé pendant deux ans pour mettre au point ce robot. Les scientifiques l’ont entraîné à reconnaître les temps de battement et à indiquer la mesure. Ce qu’il faut souligner, c’est que les trois bras de l’automate sont séparés. Chacun guide, de façon complètement indépendante, les trois parties de l’orchestre. Il a fallu aussi soigner les mouvements de l’automate pour qu’ils soient fluides, esthétiques, un peu à la manière d’un vrai chef d’orchestre.
Des œuvres spécialement composées pour le robot
Trois morceaux avaient été composés spécialement pour lui. Le robot a dirigé la première œuvre avec un seul bras, la seconde avec deux bras et pour la troisième, il a utilisé ses trois bras, ce qui aurait été impossible pour un chef d’orchestre humain. Ce dernier morceau a été intitulé Semiconductor’s Masterpiece (le chef d’œuvre du semi-conducteur). Et les spectateurs, comme les musiciens, ont été enthousiasmés. Le robot a dirigé de main de maître, si l’on peut dire, l’orchestre. Un vrai chef d’orchestre se tenait prêt à intervenir en cas de défaillance du robot, mais cela n’a pas été nécessaire.
Andreas Gundlach, le pianiste qui a composé le morceau, est, lui aussi, conquis même si écrire pour un robot a représenté un défi. "La grande différence, c’est qu'un chef d'orchestre humain pourrait intervenir en cas d'imprévu, parce qu'il peut entendre et réagir à ce qu'il entend. Notre robot pouvait seulement diriger et l’orchestre devait suivre ses mouvements, pour le meilleur et pour le pire. Il n'y avait donc pas de communication entre le robot-chef d'orchestre et les musiciens. Mais tout le projet a bien fonctionné techniquement. Et le rendu était très bon".
Pour ce robot chef d’orchestre, c’est sans doute le tout début d’une longue carrière musicale. Il va diriger bientôt d’autres concerts, dont un prévu dans quelques semaines à Berlin.
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