Elon Musk tente, sans succès pour l'instant, de racheter l'entreprise qui a inventé ChatGPT

En plein sommet sur l'intelligence artificielle à Paris, l'homme le plus riche du monde a formulé une offre de près de 100 milliards de dollars pour prendre le contrôle d'OpenAI. À l’origine du plus célèbre robot conversationnel, l'entreprise à but non lucratif est en passe de devenir une société traditionnelle.

Article rédigé par Nicolas Teillard
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Elon Musk pendant l'investiture présidentielle de Donald Trump à la rotonde du Capitole des États-Unis à Washington, États-Unis, le 20 janvier 2025. (KEVIN LAMARQUE / POOL FROM CONSOLIDATED NEWS PHOT)
Elon Musk pendant l'investiture présidentielle de Donald Trump à la rotonde du Capitole des États-Unis à Washington, États-Unis, le 20 janvier 2025. (KEVIN LAMARQUE / POOL FROM CONSOLIDATED NEWS PHOT)

Il ne manque que lui. Absent du sommet de l'intelligence artificielle organisé à Paris, lundi 10 et mardi 11 février, et réunissant le gratin du monde de la tech, Elon Musk a trouvé une manière de peser sur le rendez-vous. En essayant tout simplement de s'emparer de la société qui a révolutionné le secteur de l'IA générative, et popularisé le domaine avec son robot ChatGPT.

La presse américaine révèle une offre de 97,4 milliards de dollars formulée par un groupe d'investisseurs, à la tête duquel on retrouve l'homme le plus riche du monde, pour prendre possession d'OpenAI. "Non merci !" lui a aussitôt répondu son patron, Sam Altman, qui a choisi, douce ironie, le réseau social X, propriété d'Elon Musk, pour envoyer promener l'acheteur... et même lui proposer avec un certain mépris de racheter sa plateforme pour 10 fois moins.

Derrière cette bataille entre vieilles connaissances, il y a des enjeux colossaux. Car l'intelligence artificielle est aujourd'hui le secteur qui attire tous les investisseurs, et qui fait l'objet de gigantesques levées de fonds et de projets pharaoniques. Or, Elon Musk accuse un certain retard sur ses concurrents, comme Google et Amazon, pour le moment, et il s'inquiète de voir OpenAI, qui est actuellement une entreprise à but non lucratif, se transformer en société traditionnelle. Sans parler de l'affront subi en voyant l'entreprise apparaître au cœur du projet Stargate, annoncé en grande pompe à la Maison Blanche il y a trois semaines, et qui pourrait atteindre 500 milliards de dollars d'investissements.

Deux anciens partenaires 

Si Open AI est aujourd'hui l'une des entreprises les plus valorisées au monde, elle n'était qu'une start-up embryonnaire quand Sam Altman a fondé la société en 2015 avec... Elon Musk. Le milliardaire avait ensuite quitté le navire, et c'est avec des fonds levés chez Microsoft qu'Altman a fait grandir la structure, avant de révolutionner le secteur en lançant ChatGPT, il y a trois ans. Peut-être vexé de cette occasion manquée, Elon Musk observe son ancien partenaire avancer à grande vitesse, sans lui, et redoute de le voir écraser le marché de l'intelligence artificielle, ce qui l'a même poussé à engager une procédure judiciaire en fin d'année dernière.

Une posture rendue plus ambiguë encore avec le nouveau statut dont il dispose. Entrepreneur et patron de géants comme Tesla ou Space X, qui bénéficie d'énormes contrats avec l'État, Elon Musk est entre-temps devenu l'homme qui murmure à l'oreille de Donald Trump. Et qui a pris ses quartiers à la Maison Blanche, où il organise la découpe de l'administration fédérale, installé à quelques mètres du bureau ovale. Nommé à la tête d'un département de l'efficacité gouvernementale, il n'a pas eu à obtenir la validation de sa nomination par le Sénat, et ne fait pas officiellement partie du gouvernement, mais dispose d'un accès illimité aux contrats passés par l'état, Et aux orientations stratégiques choisies par le président. La définition même d'un conflit d'intérêts.

Commentaires

Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.