Donald Trump arrive à la Maison-Blanche en état de grâce

Un peu plus de deux mois après son élection, Donald Trump se prépare à retrouver lundi le bureau ovale de la Maison-Blanche, après une période de transition où il a aimanté l'attention et multiplié les coups de pression.

Article rédigé par Nicolas Teillard
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Le portrait officiel du président élu américain Donald , le 15 janvier 2025 (EPA/MAXPPP)
Le portrait officiel du président élu américain Donald , le 15 janvier 2025 (EPA/MAXPPP)

Est-ce un aperçu de ce qui nous attend pendant quatre ans ? En dévoilant la photo choisie pour son portrait officiel de 47e président des États-Unis, jeudi 16 janvier, Donald Trump suggère le visage qu'il souhaite donner à son pays lors de son deuxième mandat.

Regard perçant sous des sourcils froncés, il affiche un air conquérant et menaçant, dans un cliché à la ressemblance troublante avec son "mugshot" paru en août 2023, cette photo d'identité judiciaire prise lors de sa brève incarcération dans une prison d'Atlanta. 

Donald Trump était alors poursuivi pour avoir tenté de manipuler les résultats de l'élection de 2020, ce qu'il a contestés contre vents et marées, et surtout contre toute évidence juridique. Ce refus de la défaite avait connu son paroxysme lors de l'assaut du Capitole, devant lequel il prêtera serment lundi 20 janvier, dans un esprit de revanche et de toute puissance.

De justiciable à justicier

Car en quelques mois, Donald Trump est passé de justiciable à justicier, et depuis son élection le 5 novembre dernier, le milliardaire vit une sorte d'état de grâce, adoubé et craint, avant même d'avoir réellement repris le pouvoir.

Les cérémonies d'investiture vont résonner comme l'aboutissement d'une marche triomphale vers la Maison-Blanche, marquée par une forme d'euphorie, où presque rien ne lui résiste. Le président élu a fait de sa résidence de Mar-a-Lago, en Floride, un nouvel épicentre du pouvoir, où l'on vient prêter allégeance, comme dans les phénomènes de cour. De Meloni, à Milei en passant par Orban, les courtisans se pressent dans les salons dorés. Et de Bezos à Zuckerberg, les géants de la tech se prosternent, inquiets pour leurs profits.

Lignes qui bougent à l'international

Trump savoure et constate que la simple perspective de son retour au pouvoir suffit à faire bouger les lignes géopolitiques, de Kiev à Gaza en passant par Damas. Il alterne propos sibyllins sur l'OTAN, menaces sur ses voisins groenlandais ou canadiens. Il regarde, sourire en coin, son nouveau meilleur ami Elon Musk étriller ses alliés européens à coups de tweets assassins. Le voici encore qui nomme des amis de la famille aux postes d'ambassadeur : le père de son gendre s'installera en France. Et le voilà qui arrive en seigneur à Notre Dame de Paris, où sa présence fait autant d'effets que les vitraux rénovés de la cathédrale.

Il y a bien quelques ombres à ce tableau idyllique. Sur l'Ukraine, le règlement de la guerre promis "en 24h" a vécu. Ses conseillers diplomatiques ont évoqué un délai d'au moins six mois. Sur la baisse du coût de la vie, les ambitions sont aussi revues à la baisse. Et puis les auditions des membres de son futur gouvernement, entamées cette semaine au Congrès, augurent de possibles blocages sur des postes clés. Quelques nuages à l'horizon, mais pas encore de quoi troubler le triomphe annoncé lundi, quand la galaxie MAGA (Make America Great Again) célébrera son roi, au son des Village People.

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