Des millions de grévistes appellent au "barrage de l’Inde" pour dénoncer les réformes du code du travail
Derrière la mobilisation massive contre les réformes économiques du gouvernement de Narendra Modi, les inégalités sociales explosent en Inde où la majorité travaille sans contrat ni protection, pour des salaires de misère.
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En Inde, des manifestations massives ont éclaté, jeudi 10 juillet, contre les réformes économiques du gouvernement de Narendra Modi. Et accrochez-vous, les chiffres sont impressionnants puisque les syndicats, qui avaient appelé à une grève générale de 24 heures mercredi revendiquent au moins 100 millions de grévistes à travers le pays. De quoi faire pâlir d’envie la CGT et donner quelques sueurs froides au Medef, même si les chiffres restent difficiles à vérifier dans un pays aussi vaste.
Les questions d’échelle sont toujours délicates en Inde. La mobilisation n’a pas été aussi massive que lors des grandes grèves de 2020 et 2021, mais cela représente tout de même une participation équivalente, chez nous, à plus de quatre millions de travailleurs abandonnant leur poste, ce qui est donc loin d'être négligeable. Des défilés ont eu lieu dans plusieurs régions, comme on peut le voir sur des vidéos partagées sur les réseaux sociaux, avec un mot d’ordre : "Bharat Bandh", qui signifie "barrage de l’Inde".
Les manifestants dénoncent un démantèlement du droit du travail et des services publics, engagé ces dernières années par le Premier ministre Narendra Modi. Réélu difficilement en 2024, il a présenté au Parlement une loi dite des "quatre codes du travail", qui contient toute une série de mesures visant à libéraliser le marché du travail, dans un pays où 60% des travailleurs n’ont même pas de contrat écrit.. Les mesures controversées les plus controversées concernent la mise en place de journées de travail de 12 heures, la facilitation des licenciements, ou encore une réduction des normes environnementales pour les entreprises.
Des inégalités persistantes
La question des inégalités pointe derrière ce mouvement. Celle-ci est majeure en Inde, où 5% de la population détient plus de 70% des richesses. Narendra Modi, au pouvoir depuis plus de 10 ans, a bâti sa légitimité sur le nationalisme, mais aussi sur la promesse de développement économique. Il se targue d’avoir sorti des centaines de millions d’Indiens de la pauvreté.
Un salaire minimum d’environ 200 euros par mois a bien été instauré à Delhi, mais, dans la réalité, la majorité des travailleurs, qu’ils soient aux champs ou à l’usine, enchaînent des journées de 10 heures pour des revenus autour de 7 000 roupies, soit à peine 70 euros par mois. Ce problème se retrouve notamment dans l’agriculture, un secteur qui pèse encore plus de 40% de l’économie, mais aussi dans les nouveaux métiers des services ou de la livraison, qui se développent à toute vitesse dans les grandes villes, ans aucune protection sociale ou presque. Le plus grand pays du monde est plus que jamais confronté au défi d’un développement à deux vitesses.
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