Alimentation : bras de fer entre l'Allemagne et la Turquie à propos du kebab
La Turquie souhaite faire du kebab une "spécialité traditionnelle garantie". Mais l’Allemagne n’est pas d’accord, et le débat prend des allures de joute à la fois gastronomique et diplomatique.
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La formule est immuable : un pain pita, de fines lamelles de viande de poulet (ou de veau, de dinde, de boeuf), de la sauce blanche, de la salade, des tomates, de l'oignon. Voilà comment on mange le kebab à Berlin. Sauf que du point de vue de la Fédération internationale du döner, basée à Istanbul, le sandwich servi en Allemagne n’est pas le véritable kebab. L'organisation demande donc la mise en place d’un cahier des charges : seuls le bœuf le poulet et le mouton pourraient être utilisés. Exit donc le veau et la dinde, très répandus dans les kebabs allemands.
Tout serait réglementé : l’épaisseur des lamelles de viande (entre 3 et 5 millimètres), la durée de la marinade, la quantité d’épices et même le couteau à kebab, en acier inoxydable et d’environ 55 centimètres de longueur. Seuls les sandwiches qui répondent à ces critères pourraient utiliser l’appellation kebab. La fédération internationale turque souhaite en faire "une spécialité traditionnelle garantie", comme la pizza napolitaine ou le jambon serrano d'Espagne.
Le kebab, une institution en Allemagne
C’est le sandwich préféré des Allemands. On recense environ 18 000 enseignes de kebab en Allemagne, plus de 1 600 à Berlin. Quelque 60 000 personnes travaillent dans le secteur, qui enregistre un chiffre d’affaires annuel plus important encore que McDonald’s et Burger King réunis.
L’Allemagne revendique même la paternité du kebab, sous sa forme de sandwich. Sur le site officiel de la ville de Berlin, on raconte que c’est un travailleur turc immigré dans la capitale qui a eu l’idée, dans les années 70, de transformer la recette classique – servie dans une assiette – et de glisser la viande dans un pain plat, ce qui permet de manger sur le pouce. C’est sous cette forme que le sandwich s’est répandu dans le monde.
"Le kebab fait partie de l’Allemagne, chacun doit pouvoir décider comment il doit être préparé et mangé."
Cem Özdemir, ministre allemand de l'Alimentation et de l'Agriculture
Selon un conseiller du président allemand, "le kebab est même devenu une sorte de plat national." À tel point qu’au printemps dernier, Frank-Walter Steinmeier, le chef de l’Etat, a emmené dans ses bagages 60 kilos de viande de kebab en Turquie : les sandwichs, préparés par un restaurateur turc installé dans la capitale allemande, ont été servis lors d’une réception officielle à Istanbul.
Berlin estime donc le kebab bien trop allemand pour qu’il soit enregistré comme une spécialité traditionnelle turque. Si l’Allemagne et la Turquie ne parviennent pas à s’entendre, c’est la Commission européenne qui devra trancher.
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