Des fouilles ont démarré à Laval pour tenter de retrouver le corps de Sophie Chéenne, disparue en 1996, la piste Fourniret envisagée

Le couple Michel Fourniret et Monique Olivier est soupçonné d'être à l'origine de la disparition de cette jeune lavalloise en 1996.

Article rédigé par franceinfo, avec ICI Mayenne
Radio France
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Temps de lecture : 4min
Les fouilles ont commencé, lundi matin, à Laval. (GUILLAUME GEORGES / MAXPPP)
Les fouilles ont commencé, lundi matin, à Laval. (GUILLAUME GEORGES / MAXPPP)

L’enquête pour tenter de retrouver le corps de Sophie Chéenne, disparue en 1996 est relancée à Laval , en Mayenne, révèle "ici Mayenne" (ex-France Bleu), avec des fouilles qui ont débuté tôt, lundi 5 mai, dans la cave de l'appartement lavallois qu'elle occupait au moment de sa disparition, alors que la piste Fourniret est toujours envisagée. Un reporter d'"ici Mayenne" se trouve sur les lieux des recherches. Une équipe de l'IRCGN, l'Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale, est sur place avec un géoradar, qui doit permettre de voir ce qui se trouve dans le sol. Les recherches menées avec la Cellule d'investigation criminelle de la gendarmerie de Laval doivent durer toute la journée.

Sophie Chéenne a disparu à l'âge de 20 ans, le 2 mai 1996, dix jours avant de fêter ses 21 ans, en sortant de son appartement situé sur le quai Albert-Goupil à Laval. La jeune femme partageait son logement avec son petit ami de l'époque. Ce 2 mai 1996, Sophie Chéenne, s'est disputé avec lui puis elle est sortie de chez elle. Depuis, elle n'a plus donné signe de vie et son ancien compagnon a attendu quatre jours, soit le 6 mai, pour prévenir les parents de Sophie et donner l'alerte. Aujourd'hui, cette affaire reste non élucidée. "On ne m’enlèvera pas de la tête qu’elle a été enlevée", assurait son frère, Martial, à "ici Mayenne" en novembre dernier.

La piste Fourniret est plausible, selon l'avocate

La piste Fourniret a aussi été évoquée dès 2005, où le nom de Sophie Chéenne apparaît dans une liste des victimes potentielles du couple. Monique Olivier a de la famille à Nantes et la Mayenne est un département par lequel le couple a pu transiter. Douze ans plus tard, en 2017, les enquêteurs ont prélevé l’ADN de Martial, le frère de Sophie. Celui de sa mère, est lui prélevé en 2022. Martial porte plainte quelques mois plus tard pour relancer l’affaire, rappelle "ici Mayenne". Puis en 2024, il contacte Maître Corinne Herrmann, avocate qui défend depuis plus de vingt ans, des familles et victimes de crimes non résolus. Elle est d’ailleurs l’avocate des victimes dans onze enquêtes ouvertes par le pôle "cold cases".

Selon l'avocate, la piste Fourniret est plausible. "On sait qu'on a des points qui sont très importants concernant les déplacements de Michel Fourniret et Monique Olivier en France. Nantes en faisait partie, on sait qu'ils pouvaient y aller régulièrement et ils y ont commis des faits d'ailleurs ", expliquait l’avocate à "ici Mayenne" en novembre 2024. Maître Corinne Herrmann fait notamment allusion à l’affaire Natacha Danais, une adolescente habitant à Rezé, près de Nantes, enlevée et tuée en 1990 par Michel Fourniret."Ce sont des lieux dans lesquels ils se rendaient régulièrement et on sait que pour ce couple, il faut surveiller tous les points d'attache qu'ils peuvent avoir en France", déclarait Me Hermann en novembre 2024.

Un nouveau directeur d'enquête

Elle réclame une analyse des scellés des Fourniret : "C'est possible en tout cas, encore, d'explorer cette piste-là dans plusieurs dossiers, de vérifier par exemple si l'empreinte génétique de Sophie Chéenne apparaît sur des scellés ou dans le fourgon de Michel Fourniret, de travailler en interrogatoire Monique Olivier, il y a encore des choses qui sont possibles", ajoutait Me Corinne Herrmann, même si le tueur en série est désormais décédé. Que ce soient eux, ou non, "c'est toujours le principe de l'enquête, fermer toutes les portes pour finir par trouver la bonne", termine-t-elle.

En janvier dernier, "ici Mayenne" avait révélé qu’un nouveau directeur d’enquête avait été nommé. Il s’agit d’un gendarme lavallois. Son équipe a reçu une commission rogatoire générale. Ce groupe d’enquête a carte blanche pour lancer tous les actes d’enquête nécessaires.

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