Cinéma week-end. Nicolas Maury, réalisateur de "Garçon chiffon" : "J'attends le retour du film comme une sorte de super rendez-vous amoureux"
Nicolas Maury, auteur de "Garçon chiffon", film qui n'est resté que deux jours à l'affiche en octobre 2020, est l'invité de "Cinéma weekend". "Garçon chiffon" ressort en salles le 19 mai prochain.
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Il était devenu, bien malgré lui, le symbole de la fermeture des salles de cinéma en France fin octobre. Et il est dans doute désormais celui d'une meilleure nouvelle, et d'un meilleur sort, leur réouverture. Son film, Garçon chiffon, qu'il interprète et réalise, et qu'il a longuement façonné et porté intimement, presque dans sa chair, n'était resté que deux jours à l'affiche à l'automne.
On se souvient de Nicolas Maury les larmes aux yeux, le 28 octobre au soir, dans un reportage du 20h de France 2. Un comédien passé par de nombreux films d'auteurs, mais aussi des incursions dans des oeuvres plus populaires comme Les Tuche 3, et surtout, la série Dix pour cent.
franceinfo : Distribué par les films du Losange, Garçon chiffon fait donc son retour mercredi 19 mai, en compagnie de plusieurs autres retours ou nouvelles sorties au cinéma ?
Nicolas Maury : Ce n'est plus une promesse, maintenant c'est une date qui est prise avec les spectateurs, alors pas que les miens, mais les spectateurs en général. Donc ça m'enchante, ça me donne l'espoir, parce qu'un monde sans spectateurs est un monde barbare. Et un monde qui ne peut pas perdurer sur le plan sociétal. Donc cette réouverture, en l'occurence celle des salles de cinéma, va redonner du sang et du sens à nos vies. Et à nos villes surtout.
Vous attendez cette date avec un mélange d'excitation et peut-être appréhension ?
Oui je l'attends comme une sorte de super rendez-vous amoureux, parce que moi ce que je voulais surtout avec ce film, c'était aller à la rencontre des gens, et je l'ai pas eu ça. Donc là, ma maison de distribution, Le Losange, et les exploitants, ont été touchés un peu par moi, parce que j'ai personnalisé un peu malgré moi cette chose qui s'est arrêtée. Donc les exploitants ont été très touchés par l'idée que j'avais toujours défendu les salles et pas les plate-formes. Et ma distributrice, Régine Vial, m'a appelé ce matin pour me dire que non seulement le film ressortait, mais sur encore plus de copies qu'avant. Donc c'est très heureux que les exploitants soient au rendez-vous des films du 28 octobre dernier.
Beaucoup de professionnels du cinéma ont dit ne pas comprendre que les salles soient restées fermées aussi longtemps, parce qu'on les avait par exemple rouvertes lors de la petite parenthèse de l'été, avec des conditions sanitaires strictes. Vous-même peut-être n'avez-vous pas compris qu'elles ferment si longtemps ?
Non, je n'ai pas très bien compris en effet. Après, c'est difficile de se substituer à une pensée comme ça, face à une pandémie etc. Mais si je ne devais faire le procès d'une seule chose, ce serait celui du mépris, de l'absence de dialogue. Et je n'oublierai jamais au moment des fêtes de fin d'année, tout à coup les salles fermées et les grands magasins qui rouvraient. Et ce ministère de la Culture et de la Communication qui était totalement sourd.
Et j'aime bien employer dans ce cas le terme de "barbarie molle", parce que certaines barbaries se voient, d'autres sont "molles". Celle-ci c'était tout à coup une non-réflexion sur tout le secteur de l'art, pas que du cinéma d'ailleurs, je pense au théâtre, à la danse, la musique et aux autres. Il y a vraiment quelque chose que je ne comprends pas là-dedans, parce qu'en plus, c'est vraiment un secteur économique qui fait vivre et rayonner tellement la France. Je pense qu'il faut que quelque chose change sur le regard qu'on porte sur la culture et la création en France, vraiment.
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Comme on pouvait s'y attendre, avec plus de 450 films en attente, beaucoup de films vont sortir bientôt, pas moins d'une trentaine par exemple avec le vôtre pour la réouverture le 19 mai. C'est dommage ou c'était à prévoir ?
C'est les deux. Évidemment je ne suis pas dans un monde de bisounours, je savais très bien qu'il n'y aurait de toute façon, encore une fois là aussi, pas de pensée qui ne serait pas capitaliste finalement, quelque chose de plus horizontal, d'élégant, de non-concurrentiel. J'aurais aimé que quelque chose soit plus élégant tout bêtement, plus à hauteur d'homme.
Le seul problème c'est qu'il va y avoir un flux monstrueux d'images, de films, et c'est vrai que c'est dommage, parce que ça aurait pu être l'occasion de redistribuer, de repenser les cartes de la distribution de films en salles. C'est toujours un peu les "gros" qui gagnent et ça, je le déplore un peu.
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