Le low cost européen en pleine mutation
Le modèle économique "low Cost" a vu le jour, en 1971, aux États-Unis, avec la création de Southwest Airlines, riche idée discutée sur le coin d’un bar de San Antonio entre un entrepreneur texan, Rollin King et son avocat, Herb Kelleher, qui en deviendra le président.
/2016/08/23/easy_jet_ok_fi.jpg)
Une compagnie avec des billets deux fois moins chers que les transporteurs traditionnels, sans repas à bord mais avec des cacahuètes, avec plus de sièges, sans plate-forme de correspondance, et avec des rotations extrêmement rapides. Ce qui coûte dans une compagnie, c’est lorsque les avions sont au sol. Aujourd’hui, Southwest est devenue un géant mondial, elle transporte 100 millions de passagers par an aux États-Unis , elle n’a jamais perdu d’argent et a surtout révolutionné notre façon de voyager en avion.
En Europe, il y a 20 ans, en reprenant une petite compagnie de Dublin, au bord de la faillite, le très médiatique, Michael O’Leary, n’a fait que copier les méthodes de Southwest Airlines pour en faire la première compagnie européenne en nombre de passagers transportés.
/2016/08/23/2333467_ok_fi.jpg)
Mais ce n’est pas sans doute pas la plus dangereuse, pour Air France, Lufthansa ou British Airways. La plus dangereuse et la plus rentable des compagnies européennes, c’est Easy Jet, avec un modèle hybride, à mi-chemin entre le low cost et celui des compagnies classiques. Car contrairement à Ryanair, Easy Jet ne va pas se poser sur des plates-formes secondaires mais sur de grands aéroports internationaux.
Sur le vieux continent, les compagnies à bas coûts, représentent aujourd’hui, entre 40 et 45% du marché intra-européen. Aux États-Unis, la part des compagnies à bas coûts semble stagner dans les mêmes proportions. Sauf que dans les faits, le modèle "low cost", occupe la quasi-totalité des vols de point à point. Pour une raison simple, contrairement à l’Europe, les "grandes majors américaines" utilisent les mêmes armes que les compagnies à bas coûts. Avec une seule préoccupation pour le client, le prix du billet.
Le "low cost" Européen
En Europe, le tout "low cost" sur le court-moyen-courrier semble également inéluctable. Mais contrairement aux États-Unis, les grandes compagnies européennes, plombées par des coûts de fonctionnement et des lourdeurs sociales héritées du passé, sont incapables, de gagner de l’argent sur les courtes distances. Elles ont donc confié, cette mission de vol à bas prix, à leurs filiales respectives, Germanwings pour Lufthansa, Transavia pour Air France-KLM, Vueling, pour British Airways et Iberia.
/2016/08/23/transavia_fi.png)
En Allemagne, Lufthansa a commencé à transférer dès 2012, l’exploitation de ses vols en Europe à Germanwings, à l’exception des vols au départ et à destination de Francfort et Munich. En Espagne, la redoutable machine de guerre Vueling est en marche depuis sa base de Barcelone.
Air France n'a plus le choix
Air France a mis beaucoup plus de temps à réagir après avoir longtemps sous-estimé le phénomène "Low Cost" et surtout pratiqué une politique de la terre brulée. Elle a tué de nombreuses compagnies dans l’œuf. Mais aujourd’hui, Air France n’a plus le choix et sa marge de manœuvre est relativement limitée. D’autant qu’Easy Jet ou Vueling sont en train d’évoluer, et cherchent aujourd’hui à séduire de plus en plus une clientèle affaires avec des prestations spécifiques, qui permettent d’augmenter ce que l’on appelle la recette unitaire. En témoignent, les bénéfices record d’Easy Jet en 2013, alors que ceux de Ryanair étaient en perte de vitesse.
En attendant la semaine prochaine retrouvez plus de "Chroniques Du Ciel" sur notre page Facebook et
À regarder
-
Tempête "Benjamin" : des annulations de trains en cascade
-
Femme séquestrée : enfermée 5 ans dans un garage
-
Vaccin anti-Covid et cancer, le retour des antivax
-
A 14 ans, il a créé son propre pays
-
Ils piratent Pronote et finissent en prison
-
Aéroports régionaux : argent public pour jets privés
-
Bali : des inondations liées au surtourisme
-
Cambriolage au Louvre : une nacelle au cœur de l'enquête
-
Alpinisme : exploit français dans l'Himalaya
-
Un objet percute un Boeing 737 et blesse un pilote
-
Cambriolage au Louvre : où en est l'enquête ?
-
Jean-Yves Le Drian défend l'image de la France
-
Chine : 16 000 drones dans le ciel, un nouveau record du monde
-
Donald Trump lance de (très) grands travaux à la Maison Blanche
-
Glissement de terrain : des appartements envahis par la boue
-
Emmanuel Macron sème la confusion sur la réforme des retraites
-
Tornade meurtrière : scènes d'apocalypse dans le Val-d'Oise
-
Nicolas Sarkozy : premier jour en prison
-
La lutte sans relâche contre les chauffards
-
L'OMS alerte sur la résistances aux antibiotiques
-
Les frères Lebrun, du rêve à la réalité
-
Que disent les images de l'incarcération de Nicolas Sarkozy ?
-
Algospeak, le langage secret de TikTok
-
Une Russe de 18 ans en prison après avoir chanté des chants interdits dans la rue
-
Cambriolage au Louvre : d'importantes failles de sécurité
-
"Avec Arco, on rit, on pleure..."
-
Wemby est de retour (et il a grandi)
-
Arnaque aux placements : la bonne affaire était trop belle
-
Une tornade près de Paris, comment c'est possible ?
-
La taxe Zucman exclue du prochain budget
Commentaires
Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.
Déjà un compte ? Se connecter