Donald Trump (4/5) : sa relation aux femmes

Condamnation pour agression sexuelle, propos ouvertement misogynes, humiliations publiques... Son sexisme revendiqué ne l’a jamais empêché de conquérir le pouvoir.

Article rédigé par franceinfo
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Donald Trump entouré des concurrentes du concours de Miss Univers dont il est propriétaire, le 12 mai 1998, à HawaÏ. (HO / MISS UNIVERSE ORGANIZATION / AFP)
Donald Trump entouré des concurrentes du concours de Miss Univers dont il est propriétaire, le 12 mai 1998, à HawaÏ. (HO / MISS UNIVERSE ORGANIZATION / AFP)

"Personne ne respecte plus les femmes que moi". Quand Donald Trump prononce ces mots, lors d'un débat de la campagne présidentielle de 2016 face à Hillary Clinton, des rires s'échappent du public. Quelques minutes plus tôt, sa rivale a pointé sa manière de s'adresser aux femmes, il les traite, dit-elle "de cochonnes, de souillons ou de chiennes". Une image de séducteur grossier que le milliardaire n'avait pas cherché à masquer pendant sa campagne, mimant une fellation sur scène lors d'un meeting ou vantant ses capacités sexuelles en plein débat.

Si fier de cette virilité revendiquée, Donald Trump est pourtant sur la défensive ce jour-là, face à Hillary Clinton, car une conversation tenue 10 ans plus tôt dans les coulisses d'une émission télé vient de fuiter. Sur le ton de la confidence, Donald Trump se vante d'embrasser les belles femmes sans attendre leur consentement.

"Quand vous êtes une star, elles vous laissent faire. Vous pouvez faire tout ce que vous voulez. Les attraper par la chatte."

Donald Trump

dans les coulisses d'une émission télé en 2005

Tout en plaidant des "propos de vestiaire", il finira par s'excuser, car la révélation de l'extrait a poussé plusieurs femmes à dénoncer des agressions subies dans le passé. Elles s'appellent Karen, Summer, Kristin, Jessica, Rachel, Cassandra ou Natacha, et toutes décrivent les mêmes scènes de baisers forcés ou d'attouchements. Parmi elles, figurent plusieurs anciennes reines de beauté.

Propriétaire de Miss Univers

Miss Univers, le plus grand concours de beauté au monde devient la propriété de Donald Trump en 1996 et jusqu'en 2015. Il a 50 ans, MeToo est encore loin et il est comme un poisson dans l'eau au milieu des Miss, régulièrement harcelées en coulisses et notée sur 10 par le patron. Comme Rachel Legrain Trapani, d'anciennes miss France racontent leur malaise devant le comportement de Donald Trump qui va jusqu'à les poursuivre en voiturettes de golf.

Exhibées comme des trophées à ses invités, elles sont aussi parfois humiliées publiquement. Première miss univers, quand le milliardaire en devient propriétaire, Alicia Machado, 20 ans, se voit reprocher quelques kilos en trop. Donald Trump l'appelle "la machine à manger" sur les plateaux et lui impose des séances de gym devant les caméras pour qu'elle perde du poids.

Megyn Kelly, la "bimbo" qui a ses règles

Des concours de miss aux soirées mondaines en passant par son divorce, obtenu par sa première épouse Ivana pour "traitement cruel et inhumain", Donald Trump traîne derrière lui un lourd passif de comportements toxiques. Quand il se lance dans l'arène politique, c'est la présentatrice de sa chaîne préférée, Fox News, qui questionne ce côté prédateur. Megyn Kelly sera traitée de "bimbo", Donald Trump dénoncera le politiquement correct et il ira jusqu'à insinuer qu'elle devait avoir ses règles pour s'en prendre à lui si violemment.

Dans une Amerique puritaine, si longtemps intraitable avec la morale de sa classe politique, ça ne suffira pas à disqualifier Donald Trump. Sa condamnation pour agression sexuelle en 2023 ne l'empêchera pas non plus de l'emporter une seconde fois et à nouveau contre une femme. Donald Trump va importer ce machisme décomplexé à la Maison Blanche où il va presque uniquement s'entourer d'hommes à l'exception d'Ivanka, sa fille, celle dont il disait, "si je n'étais pas son père, je sortirais bien avec elle".

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