DJ Snake (1/4) : DJ Snake le Parisien

Star mondiale, il vit à Miami, mais DJ Snake n'a pas toujours été l'artiste qu'il est aujourd'hui. De son vrai nom William Grigahcine, il grandit en banlieue parisienne, cumule les petits boulots et commence le mix à 14 ans, un parcours dont le producteur tire une grande fierté.

Article rédigé par franceinfo, Anne Lamotte
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
DJ Snake, célèbre la victoire du Paris Saint-Germain en finale de ligue des champions. (INA FASSBENDER / AFP)
DJ Snake, célèbre la victoire du Paris Saint-Germain en finale de ligue des champions. (INA FASSBENDER / AFP)

Le 2 juin 2025, au Parc des Princes à Paris, a lieu une soirée en l’honneur du Paris Saint-Germain qui vient de gagner la Ligue des Champions de football pour la première fois de son histoire. Celui qui prend le micro depuis la pelouse, derrière ses platines, n'est autre que DJ Snake, célèbre compositeur de musique électronique.

“La champions League est à Paname ! Je veux toutes les mains en l’air, tout le monde tout le monde !”

DJ Snake

à franceinfo

"La Haine" de Mathieu Kassovitz, une inspiration

Cette invitation n’a rien d’étonnant pour le célèbre mixeur : à Paris, dans ce stade, il joue à domicile. En 1995, alors âgé de dix ans, il assiste pour la première fois à un match de l’équipe du PSG au Parc. À cette époque, personne ne l’appelle encore Snake, mais William Grigahcine. Né à Paris, le DJ est élevé dans le Val d’Oise. Au nord de la capitale, il se fait rapidement connaître, à seulement 12 ans, en "taguant" son alias sur les murs de Saint-Ouen, comme il le confie au journaliste Mouloud Achour dans l'émission Clique.

Le pseudonyme Snake viendrait du fait que le jeune William esquivait la police tel un serpent, du moins, c’est l’une des hypothèses. "J’ai commencé par le tag. Il y avait des graffeurs dans mon secteur, on était impressionnés. On voulait faire pareil, sauf qu’on n’avait pas le même talent", raconte le producteur.

S’il n’est pas particulièrement doué pour le graffiti, l’artiste a en réalité déjà trouvé sa passion grâce à un film culte : La Haine, de Mathieu Kassovitz, sorti en 1995. Lorsqu’il aperçoit le DJ Cut Killer mixer à la fenêtre d’un immeuble en banlieue parisienne, il sait la direction qu’il souhaite prendre : "Quand il a fait La Haine, il ne s’est pas rendu compte qu’il a inspiré des milliers de personnes, dont moi. La gestuelle, la manière dont il joue avec les voix, ça m’a impressionné et intrigué, j’ai pris une claque en fait."

La naissance de DJ Snake

Dès l’âge de 14 ans, le jeune homme commence à mixer : DJ Snake est né. Bien qu’il n’aime pas ce nom, tout le monde l’appelle déjà ainsi. À 16 ans, la décision est prise. Il en fera son métier. Il abandonne son CAP pour travailler, d’abord dans le nord de Paris, puis dans le centre. "À 16 ans, je travaillais aux Puces de Clignancourt. Au début, je déchargeais les camions de disques, à côté du marché Malik. Ensuite, je suis devenu vendeur. Je suis allé à Châtelet, dans les magasins de musique, et j’ai rencontré tout le monde, des plus gros producteurs aux DJ : DJ Abdel, Daft Punk, Bob Sinclar, DJ Mehdi, Pedro Winter", se remémore-t-il.

C’est le fameux Cut Killer qui le prend sous son aile. À Châtelet, William vend des disques pour 500 euros par mois. Mais en bon "bousillé de musique", comme il aime le dire, il n’est pas là pour l’argent, il est là pour apprendre : "Être au contact de ces mecs-là, quand t’es jeune, c’était la meilleure école; Les observer dans leur manière de se comporter, de sélectionner les disques qu’ils achètent, de comprendre ce qu’ils recherchent."

“Ce job que j’ai obtenu à Châtelet n’est pas seulement le tournant de ma carrière mais de ma vie”

DJ Snake

à franceinfo

C’était il y a 25 ans. Depuis, il est devenu une star mondiale, a déménagé à Miami, en Floride, mais ne cesse, en patriote, selon ses propres mots, de rendre hommage à son pays et à sa capitale adorée, sans jamais oublier le 95. Un exemple parmi tant d’autres : sur la pochette de son deuxième album figure l’Arc de Triomphe, symbole fort, sur le toit duquel il a fini par mixer. “C’est la première chose qu’on voit quand on arrive à Paris depuis l’A86. C’est le rond-point des Champs, explique DJ Snake, non sans une touche de nostalgie. "J’ai commencé là, à Paris, en dehors de Paris. C’est un retour aux sources, comme son nom l’indique : l’Arc de Triomphe."

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