Inondations à Longjumeau : "On a eu peur"
La crue de la Seine est en passe d’être résorbée. Les habitants d’Ile de France se remettent, tout doucement, de leurs émotions. Comme dans l’Essonne. A Longjumeau, effroi rétrospectif.
/2016/08/23/maxnewsspecial048368.gif)
Que ce lundi était lourd... Lourd, comme ce temps, lourd, comme ces 21 degrés bourrés d’humidité, affichés à la pharmacie de Longjumeau. Lourd, lourd, comme ces petits bras affairés, à repousser l'eau encore et encore. "Oui, le geste parait interminable, c’est vrai ", sourit l’homme.
Rictus de lassitude
Il pousse l’eau, de l'eau marronnasse, à grands coups de balai, à côté, trois bureaux dessus : des dizaines de dossiers trempés. "C’est incroyable, de vous voir faire ça, vous particulièrement : on vous attendait plutôt ailleurs " Lui : "Je ne vous le fais pas dire ! " Car l’homme est assureur, installé à Longjumeau, dans l’Essonne, depuis tout juste trois semaines. Ironie du sort, sorte d’arroseur arrosé, trois semaines à peine. "Les ordis son foutus. L’eau est monté à 1 mètre… Vous voyez, jusque-là… Mais bon, au siège, ils ont tout en stock, heureusement. " Il relève la tête, regarde autour de lui
Incrédule
"Quelle galère quand même ! " Un soupir long, comme ce lundi, un lundi si lourd. Je le quitte. Juste à côté, l’hôtel brasserie Le Cadran. Je pensais voir le patron. Personne. Par un bout de fenêtre, j’aperçois la grand salle : le sol carrelé regorge d’eau marronnasse. J’attends un peu : personne. Je longe la rue Michel Vincent. Nous voilà dans le bas de Longjumeau, le plus atteint. Partout, des pompiers et des voitures de dépannage. "C’est par là ", leur indique une dame, avec son petit cabas sous le bras. Ils embarquent une voiture, puis deux, puis toutes… "Ben, elles sont fichues, à jeter ." Moi : "Ah bon ? On peut pas les réparer ? "
La peur
Elle : "Non… Tout l’électronique est attaqué… Elles ont baigné dans l’eau depuis mercredi ." La dame sort son portable. "Tenez, regardez les photos… Là, c’est derrière notre immeuble… C’était l’horreur, ça montait. Vous voyez les plots, là, dans la rue. Eh ben, on les voyait plus ! Ca montait, ca montait ." Je la regarde, elle est toute tremblante. Là, ce sont ses larmes qui montent, une peur rétrospective l’envahit, comme un effroi. "Là, vous voyez, ils avaient mis des sacs de sable, comme à la guerre. Fallait calfeutrer… C’était comme si on était ailleurs. " En ce lundi lourd, comme cette dame, j’étais bien à Longjumeau , dans l’Essonne mais en fait, non. J’étais ailleurs très loin, sur une terre trempée. Et qui a encore froid et peur.
À regarder
-
La langue des signes est-elle en train de mourir ?
-
Ils crient tous ensemble (et c'est ok)
-
Obligée de payer une pension à sa mère maltraitante
-
Maison Blanche : Donald Trump s'offre une salle de bal
-
Musée du Louvre : de nouvelles images du cambriolage
-
Traverser ou scroller, il faut choisir
-
Manuel Valls ne veut pas vivre avec des regrets
-
Nicolas Sarkozy : protégé par des policiers en prison
-
Piétons zombies : les dangers du téléphone
-
Tempête "Benjamin" : des annulations de trains en cascade
-
Femme séquestrée : enfermée 5 ans dans un garage
-
Vaccin anti-Covid et cancer, le retour des antivax
-
A 14 ans, il a créé son propre pays
-
Ils piratent Pronote et finissent en prison
-
Aéroports régionaux : argent public pour jets privés
-
Bali : des inondations liées au surtourisme
-
Cambriolage au Louvre : une nacelle au cœur de l'enquête
-
Alpinisme : exploit français dans l'Himalaya
-
Un objet percute un Boeing 737 et blesse un pilote
-
Cambriolage au Louvre : où en est l'enquête ?
-
Jean-Yves Le Drian défend l'image de la France
-
Chine : 16 000 drones dans le ciel, un nouveau record du monde
-
Donald Trump lance de (très) grands travaux à la Maison Blanche
-
Glissement de terrain : des appartements envahis par la boue
-
Emmanuel Macron sème la confusion sur la réforme des retraites
-
Tornade meurtrière : scènes d'apocalypse dans le Val-d'Oise
-
Nicolas Sarkozy : premier jour en prison
-
La lutte sans relâche contre les chauffards
-
L'OMS alerte sur la résistances aux antibiotiques
-
Les frères Lebrun, du rêve à la réalité
Commentaires
Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.
Déjà un compte ? Se connecter