Le métier de modèle vivant, avec Jessica Bonanni : "Quelqu'un voit quelque chose en vous et le sublime"
Tout l’été, franceinfo vous fait découvrir des métiers étonnants ou méconnus à travers la chronique "C'est vraiment ton boulot ?" Mercredi 12 juillet : Jessica Bonanni est modèle vivant, un métier qui nous vient de l'Antiquité.
/2023/07/07/64a7df4c5fe71_placeholder-36b69ec8.png)
/2024/03/04/jerome-jadot-65e6030e4d330969695875.png)
/2023/07/11/64ad4a843536b_modele-vivant.jpg)
Jessica Bonanni enfile un peignoir pendant la pause de ce cours de dessin. Elle vient de poser, nue, près d’une heure face à des étudiants stylistes passionnés de mode. Nous sommes à l'International fashion academy, à Paris, et le métier de modèle vivant pour la peinture, la sculpture ou le dessin, c'est celui de Jessica.
Reposant ses membres, Jessica s'amuse : "Ce qui est marrant, c'est que j'ai 49 ans, je fais 1,61 m, je suis un peu rondelette, donc je ne représente pas du tout le modèle du mannequin. C'est ça le défi." Le défi pour le modèle, c’est aussi de trouver des poses inspirantes. Jessica Bonanni abandonne à nouveau son peignoir, s’installe sur le petit piédestal. Emmanuel Saint le professeur la laisse choisir les postures : "Là, elle a pris une pose debout, coude relevé, l'intérêt de cette pose c'est qu'il y a un très beau déhanché, il y a du mouvement."
"Une forme d'implication et d'énergie"
Les yeux des étudiants concentrés font de brefs allers-retours entre le modèle et leur feuille, il faut aller vite : on change ici de pose toutes les 5 à 10 minutes. "C’est le meilleur exercice qui soit, on apprend à regarder, avec une forme d'implication et d'énergie ce qui se passe" souligne Emmanuel Saint, à propos de l'intéret de travailler avec des modèles vivants.
Jessica Bonnani s’appuie sur son expérience de théâtre afin de donner de la vie aux poses immobiles. Quant aux résultats, elle aime se retrouver saisie sur le papier : "C'est gratifiant, il y a des dessins qui sont beaux, quelqu'un qui a vu quelque chose en vous et l'a sublimé. Après (...) c'est aussi la vulnérabilité, on ne se sent pas des déesses, même si on a tendance à nous faire sentir des déesses."
Des séances longues qui peuvent user
Déesse en tenue d’Ève, Jessica Bonanni a parfois le sentiment d’être "matée" par certains étudiants, mais le principal désagrément c’est l’usure. Les séances peuvent être longues, jusqu'à quatre heures et certaines poses, comme les bras en l'air, sont difficiles : "Dix minutes, je commence à avoir des fourmis dans les bras. Je résiste..."
Après huit années à poser une vingtaine d’heures par semaine, le corps commence à "trinquer", dit-elle : "On a facilement des sciatiques, je commence à avoir de l'arthrose dans mon pied gauche, je pense que ça devrait être un peu inclus dans les fiches de paie tout ça !"
Sa paie s’élève à une vingtaine d’euros nets de l’heure dans le privé, souvent moins dans le public, avec des contrats précaires et qui se raréfient, regrette Jessica Bonanni.
À regarder
-
Avions : quand des batteries prennent feu
-
Affaire Epstein : le prince Andrew renonce à son titre royal
-
Grandir à tout prix
-
Cédric Jubillar : 30 ans de prison pour meurtre
-
Mal de dos : comment le soigner
-
Faire des têtes au foot, c'est stylé, mais...
-
En Chine, le plus haut pont du monde est devenu une attraction touristique
-
Quand t’es collé en forêt
-
À Marseille, la Bonne Mère retrouve sa couronne
-
Meurtre de Lola : ce qu’il s’est passé
-
Chili : un miracle dans le désert
-
Faux diplômes : tricher pour se faire embaucher
-
Vignes : des algues pour remplacer les pesticides
-
Du Maroc au Népal, en passant par Madagascar, la génération Z structure ses luttes sur Discord
-
À Londres, le café c'est dans les toilettes
-
De la propagande russe dans nos infos locales
-
Ordures ménagères : une taxe toujours plus chère
-
Temu, Shein... ça va coûter plus cher ?
-
C'est très compliqué dès qu'on parle de la France
-
Départ anticipé d’E. Macron : “La seule décision digne qui permet d’éviter 18 mois de crise”
-
Donald Trump : le Venezuela dans sa ligne de mire
-
Hommage à Samuel Paty : des minutes de silence "inutiles" pour sa sœur.
-
Avion low cost : payer pour incliner son siège
-
Otages français en Iran : l'appel de détresse de leurs familles
-
Cédric Jubillar : ses défenseurs passent à l'attaque
-
Salomé Zourabichvili : "La Russie utilise la Géorgie comme test"
-
Se faire recruter dans l’armée par tirage au sort ?
-
La détresse de Cécile Kohler et Jacques Paris, otages en Iran
-
Le fléau des courses-poursuites à Los Angeles
-
Se soigner risque-t-il de coûter plus cher ?
Commentaires
Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.
Déjà un compte ? Se connecter