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Incendies : "Il ne faut pas avoir peur du vide... mais la vue est magnifique", confie Thibaut, "guetteur de feu"

Tout l’été, franceinfo vous fait découvrir des métiers étonnants ou méconnus à travers la chronique "C'est vraiment ton boulot ?". Jeudi 6 juillet : le métier de guetteur chez les pompiers de Gironde, avec Thibaut, depuis une vigie perchée dans le vide.

Alain Gastal

Radio France

Publié le 06/07/2023 10:41 Mis à jour le 07/07/2023 14:22

Temps de lecture : 2min

Thibaut, guetteur d'incendie, dans sa tour de guet en Gironde. (ALAIN GASTAL / FRANCEINFO RADIO FRANCE)

"Cent quatre-vingt marches, une structure métallique qui a la faculté de bouger quand il y a du vent. Faut pas avoir peur du vide, mais c'est une vue qui est magnifique en récompense." Perché dans la mini-cabine de trois mètres carrés, le domaine du guetteur, Thibaut est en train de faire son point météo. "47%, 27°C, Sud-Est, deux mètres...", transmet-il par radio. 47% d'humidité, 27 degrés de température, un petit vent de deux mètres par seconde : le risque est léger ce jour-là, mais Thibaut scrutera pendant sept heures durant les dizaines de kilomètres carrés de forêt entre le bassin d'Arcachon et l'aéroport de Mérignac, à la recherche de la moindre fumerolle.

Thibault et l'une des 21 tours de guet en Gironde, au Temple. (ALAIN GASTAL / FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

Attention toutefois, contrairement à ce que dit le proverbe, il peut y avoir de la fumée sans feu. Effectivement, il faut distinguer un nuage de poussière soulevée par un tracteur d'une combustion de la fumée dégagée par un départ de feu ou un incendie.

"Une fumée de tracteur dans un champ va plutôt être marron, alors que les fumées qui sont des vrais départs de feu, ça va plutôt être blanc au début, et puis ça va devenir noir."

Thibaut
pompier guetteur

Si un vrai départ d'incendie est repéré, il est aussitôt signalé au Codis, qui supervise les interventions au niveau départemental, et triangulé avec d'autres tours de guet. La plus proche est à 14 kilomètres, et il y en a 21 en tout en Gironde, pour une intervention plus rapide des secours. Que faire d'ailleurs si l'incendie menace la tour, comme c'est arrivé l'été dernier lors des méga-feux ? Thibaut est persuadé qu'il aura le temps de déguerpir.

Le véritable ennemi du guetteur, ce n'est pas le feu, c'est l'orage

Pour sa sécurité personnelle, Thibaut craint plus l'orage que le feu. Pas question de dégringoler les 180 marches de la structure métallique si la foudre menace. "Quand on n'a pas le temps de descendre, on est obligé de se mettre au milieu de la cabine sans toucher aucune paroi et fenêtres fermées. Et on doit laisser passer l'orage."

Parfois moqué pour son côté statique, Thibaut est fier de son job, conscient du rôle primordial qu'il joue dans la lutte contre les feux de forêt. Malheureusement pour lui, les guetteurs ne vont pas durer. Ils seront dès 2024 remplacés par des caméras.