Une nouvelle étude bat en brèche certains clichés sur le rapport des jeunes au travail

Les jeunes d'aujourd'hui sont-ils moins engagés au travail et se comportent-ils en électrons libres ? Alors que beaucoup de stéréotypes circulent sur les moins de 30 ans, l'institut Montaigne a interrogé cet automne plusieurs milliers d'étudiants et de jeunes actifs

Article rédigé par Sarah Lemoine
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Seuls 10% des jeunes actifs rejettent totalement l'autorité hiérarchique, selon le rapport de l'Institut Montaigne. (MORSA IMAGES / DIGITAL VISION / GETTY IMAGES)
Seuls 10% des jeunes actifs rejettent totalement l'autorité hiérarchique, selon le rapport de l'Institut Montaigne. (MORSA IMAGES / DIGITAL VISION / GETTY IMAGES)

L'étude de l'Institut Montaigne a porté sur les aspirations et les désillusions des jeunes, et sur leur rapport à l'autorité et aux méthodes de management. Les auteurs se sont penchés sur ces aspects pour plusieurs raisons. D'abord parce que le management à la française est régulièrement critiqué pour sa verticalité, son autoritarisme et le peu d'autonomie laissée aux salariés. Ensuite, parce que la jeune génération est souvent présentée, dans l'opinion publique, comme étant réfractaire et indisciplinée face à l'autorité hiérarchique. Dans ce contexte, selon Olivier Galland, directeur émérite de recherche au CNRS et cosignataire de l'étude, il était intéressant d'interroger directement les intéressés.

Petite minorité de contestataires

Les résultats vont à rebours du discours ambiant. Ils montrent qu'il n'y a pas de rejet de l'autorité parmi les moins de 30 ans en emploi, sans distinction notable entre les catégories socioprofessionnelles ou en fonction de la profession occupée et du genre. 42% se déclarent prêts à obéir, sans réserve et sans réfléchir. 48% se disent prêts à exécuter les ordres sous réserve d'être convaincus, "ce qui n'est pas idiot", souligne Olivier Galland. 10% seulement rejettent totalement les instructions, soit une toute petite minorité.

L'enquête indique que le sentiment d'avoir été mal orienté à l'école et dans la vie active favorise une posture plus contestataire au travail. Par ailleurs, les insatisfactions exprimées par ceux qui refusent l'autorité sont principalement liées au stress, à la rémunération et au manque d'engagement de l'entreprise en matière de RSE.

La question du bien-être au travail mal appréhendée.

Sur la question du management, "ils ne sont pas si critiques que cela", s'étonne Olivier Galland. 8 sur 10 estiment que leur organisation leur fait confiance et ils sont tout autant à dire qu'elle les responsabilise. En revanche, un tiers des jeunes, quand même, jugent que la question du bien-être, est mal appréhendée. Derrière ce sujet, fondamental à leurs yeux, il y a une grande sensibilité "au stress, mais aussi aux tensions émotionnelles avec les supérieurs hiérarchiques" souligne l'auteur. La question des horaires de travail et de leur flexibilité est aussi pointée. Enfin le manque de reconnaissance du travail bien fait est un irritant très fort, qui empêche l'épanouissement.

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