Reconversion professionnelle, qu'est ce qui change ?

Comment simplifier les dispositifs de reconversion professionnelle, à la main du salarié ou de l'employeur ? Cette question a fait l'objet d'une négociation express le mois dernier entre les syndicats et le patronat. Le résultat a été retranscrit dans une loi, déjà adoptée par l'Assemblée nationale et le Sénat. Quelles sont les nouveautés ?

Article rédigé par Sarah Lemoine
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
"La période de reconversion professionnelle", nouvel outil à la main de l'employeur. (CASARSAGURU / E+ / GETTY IMAGES)
"La période de reconversion professionnelle", nouvel outil à la main de l'employeur. (CASARSAGURU / E+ / GETTY IMAGES)

Si vous n'aviez jamais entendu parler de Transco ou de Pro A, ce n'est pas très grave, car ces deux dispositifs de formation vont bientôt disparaître. À partir de janvier prochain, ils seront fusionnés au sein d'un dispositif unique baptisé "la période de reconversion professionnelle". Ce nouvel outil, plus simple, sera uniquement à la main des employeurs.

Les entreprises, notamment celles en difficulté, pourront l'actionner pour la mobilité interne ou externe de leurs salariés, avec l'accord de ces derniers. Je vous donne un exemple, celle d'une société qui fabrique des moteurs de voitures. Elle a 10 mécaniciens diésélistes et souhaite en former une partie sur l'électrique. Elle pourra proposer à ces derniers "une période de reconversion professionnelle" pour apprendre ce nouveau métier. À l’issue de la formation, le salarié revient dans son entreprise, et occupe un nouveau poste, s'il s'agit d'une mobilité interne.

L'argent du Compte personnel de formation pourra être mobilisé sous certaines conditions

Mais s'il s'agit d'une mobilité externe, le salarié part se former dans une entreprise qui fabrique des moteurs électriques, et qui a besoin de recruter. À l’issue de la formation, soit le salarié est embauché par l'entreprise qui l'a formé, soit il décide de revenir dans son entreprise d'origine, car c'est son droit. Le tout sans jamais passer par la case chômage.

Ces processus de reconversion interne et externe existent déjà, mais le fait de les regrouper au sein d'un même dispositif est censé faciliter leur mise en œuvre. Enfin, petite nouveauté, l'employeur pourra utiliser l'argent du Compte personnel de formation du salarié, si ce dernier donne son accord. 50% de la somme pour financer une reconversion interne. La totalité pour une reconversion externe.

Le Projet de transition professionnelle préservé

"Le Projet de transition professionnelle", la Rolls Royce de la reconversion pour les salariés, n'a pas été bousculé comme le souhaitait le patronat. Un salarié pourra toujours s'absenter longuement de son entreprise pour se former à un nouveau métier. En touchant 90 à 100% de son salaire. Et avec le droit de revenir dans son entreprise à l'issue de la formation.

Seul bémol, la durée des formations sera plafonnée. Elle passera de 1.200 à 950 heures maximum. Au-delà, il faudra trouver des cofinancements. Mais comme le diable se cache dans les détails, mieux vaut attendre les décrets d'application.

Commentaires

Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.