Le vélo de fonction, un enjeu d'attractivité pour l'employeur et de bien être pour le salarié

Parmi les dernières entreprises à se lancer dans l'aventure, il y a le groupe hôtelier Eklo. En début d'année, la direction a lancé un sondage interne. Et depuis un mois, elle fournit un vélo de fonction électrique made in France aux 20 salariés qui se sont montrés intéressés. Un barman, quatre femmes de chambres. Un chef de cuisine, aussi. "Il a lâché sa voiture, et choisi un vélo-cargo pour emmener également ses enfants à l'école". "D'autres ont opté pour un vélo pliable", détaille Emmanuel Petit, le fondateur d'Eklo. Comme l'entreprise ne voulait pas gérer cette flotte elle-même, elle est passée par un intermédiaire et une solution clé en main. Les vélos sont loués pendant trois ans, avec une assistance réparation, une assurance contre le vol, de la formation. Le casque et l'antivol sont fournis.

Engagement sur l'honneur à utiliser le vélo de fonction, en partie, pendant ses trajets domicile travail

La société prend en charge 70% du coût de la location mensuelle. Le reste, 30% est prélevé chaque mois sur la feuille de paye. Pour les salariés, cela représente une ponction de 27 à 33 euros par mois, selon le modèle choisi. Le tout exonéré de cotisations sociales pour l'employeur et le salarié. L'hôtelier a mis quelques limites. Son dispositif n'est accessible qu'aux employés en CDI, avec une ancienneté d'au moins 6 mois. Et ces derniers doivent s'engager sur l'honneur à faire au moins la moitié de leur trajet domicile travail annuel avec leur vélo de fonction, même si c'est invérifiable concède Emmanuel Petit. À l’issue des trois années de location, le salarié peut acheter son vélo à prix cassé. Ou bien repartir en location pour trois ans avec un vélo neuf, et le service d'assistance qui va avec.

Fidéliser les collaborateurs, améliorer le bilan carbone

Quel est l'intérêt pour un employeur de proposer des vélos de fonction ? Il est multiple selon Olivier Issaly de France Vélo. C'est un enjeu d'attractivité, pour recruter et fidéliser les salariés. Cela améliore le bilan carbone de l'entreprise, sur les trajets domicile travail. C'est un avantage en nature qui donne du pouvoir d'achat, surtout quand la voiture est partiellement ou totalement délaissée. Il y a aussi un impact positif sur le bien-être et la santé des salariés. Pédaler régulièrement pour aller au boulot réduirait les arrêts maladie de 15% selon une étude hollandaise. Reste que la France est encore à la traîne. Selon les calculs de France vélo, 2000 entreprises auraient franchi le pas et 20 0000 salariés en bénéficieraient. C'est dix fois moins qu'en Belgique où l'on dénombre 200 000 vélos de fonction.