Le service civique est-il un atout pour les recruteurs ?

Le service civique, c'est une mission d’intérêt général, au service d’une association, d’un établissement public, d’une collectivité territoriale. 800.000 jeunes ont déjà effectué un service civique depuis sa création, il y a 14 ans. 

franceinfo : Est-ce un atout pour les DRH ? 

Sarah Lemoine : C’est ce qu’a voulu mesurer l’Agence du service civique, l’organisme qui gère l’ensemble du dispositif. Car ces jeunes de 16 à 25 ans, qui s’engagent dans une mission d’intérêt général, dans des domaines aussi variés que l’écologie, la santé, l’éducation pour tous, l’aide aux personnes âgées, le sport, la culture ou la citoyenneté, développent forcément des compétences transversales.

Ils se sont adaptés à un nouvel environnement, ils ont pris des initiatives, ont travaillé en groupe, ont accueilli et orienté du public, réalisé des animations, coordonné un projet. Et sur une période longue, puisque le service civique dure 6 mois minimum et jusqu’à 12 mois. Or, ce qui ressort de l’étude menée auprès de 400 responsables des ressources humaines du privé et du public, c’est que le service civique est une plus-value.

Cela se traduit comment ?

Près de 100% des recruteurs en ont entendu parler, ce qui est un bon point, et 8 sur 10 savent précisément de quoi il s’agit. Ensuite, deux tiers des RH disent que c’est un atout sur le CV, et que cela peut influencer une décision d’embauche. "C’est un véritable terrain d’échange en entretien", dit un DRH interrogé dans l’étude. "Cela révèle un état d’esprit, un sens de l’action et de la débrouille", selon un autre, d’autant que le service civique repose sur le volontariat.

Ce qui plaît ensuite aux RH, c’est que parmi les compétences transversales acquises par ces jeunes, certaines les intéressent particulièrement. Être capable de collaborer, de respecter les règles, être autonome, savoir interagir avec des publics variés, prendre des initiatives. "C’est précieux, alors que les entreprises n’ont pas toujours un regard très tendre sur la génération Z", souligne Nadia Bellaoui, la présidente de l’Agence du service civique.

Ces jeunes sont-ils embauchés ?

Cette année, un bon quart des RH disent avoir déjà recruté une personne qui a fait un service civique, alors qu’ils n’étaient que 11% avant la crise sanitaire. Sans surprise, la proportion est bien plus forte dans les administrations publiques, qui accueillent régulièrement des volontaires.

Dans le BTP, en revanche, la mayonnaise n’a pas encore pris. Pour aider ces jeunes à mieux valoriser leur expérience en entretien, l’Agence du service civique va leur demander d’élaborer un CV de compétences, à la fin de leur mission, avec l’aide de leur tuteur. Un outil en ligne leur permettra de lister les actions qu’ils ont réalisées et de les traduire en compétences. Ce sera mis en place l’an prochain.