Le "graduate program", la voie royale des jeunes diplômés qui veulent accéder rapidement à des responsabilités

Encore confidentiels au début des années 2000, les "graduate program" destinés aux jeunes diplômés ont fleuri dans les grandes entreprises françaises et certaines de taille intermédiaire. De quoi s’agit-il ?

Article rédigé par Sarah Lemoine
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
6% des étudiants recherchent un graduate program en sortie d'étude, selon une étude JobTeaser / New Gen Talent Centre. (ÉRIC AUDRAS / MAXPPP)
6% des étudiants recherchent un graduate program en sortie d'étude, selon une étude JobTeaser / New Gen Talent Centre. (ÉRIC AUDRAS / MAXPPP)

Le graduate program est un accélérateur de carrière. Ce dispositif, venu des pays anglo-saxons, permet à des entreprises d'attirer et de recruter en CDI des jeunes fraîchement diplômés de grandes écoles, avec l’objectif de les fidéliser et de constituer un vivier de futurs cadres dirigeants.

Des diplômés triés sur le volet

Pendant deux ans, en moyenne, parfois trois, ces jeunes ont la promesse de vivre une expérience professionnelle à grande vitesse. Ils vont changer plusieurs fois de postes et de missions, au sein de différentes directions, avec dans certains cas, un passage dans une filiale à l’étranger. Autre atout, ils bénéficient d’un accompagnement renforcé et personnalisé : formations, coaching, mentoring, etc. Le site graduate program recense actuellement plus de 1.500 programmes à destination des jeunes diplômés français, proposés par un peu plus de 700 entreprises françaises ou internationales.

Quel est le profil des jeunes recrutés ? Il s’agit essentiellement de jeunes sortis d’écoles de management d'après Manuelle Malot, directrice du centre d'expertise "NewGen Talent Centre" de l'EDHEC Business School. Mais depuis peu, dit-elle, les entreprises élargissent leur recrutement aux jeunes issus d’écoles d’ingénieurs ou de prestigieuses filières universitaires. Les graduate program se démocratisent donc un peu, selon Manuelle Malot, même s’ils restent quand même élitistes.

Beaucoup de demandes pour peu d'élus

Le groupe Renault, par exemple, propose 12 graduate program. Celui baptisé "économie circulaire et décarbonation" a attiré plus de 250 candidatures l’an dernier, avec au final 3 heureux élus. Parmi eux, Justine Maerte, 25 ans, et son double diplôme d'école de commerce et d’ingénieur. On lui a confié des responsabilités au premier jour de son arrivée en tant que chef de projet, dans une usine du groupe, avec du management transversal.

La jeune femme sait qu’elle rejoindra par la suite deux départements différents. Elle assure expérimenter l’accélération de carrière au travers de l’accompagnement par un mentor, ancien directeur d'usine, et des échanges facilités avec des cadres haut placés. Si elle n’est pas très à l’aise, pour le moment, avec le terme de futur haut dirigeant, elle sait en revanche qu’elle veut agir rapidement pour changer les choses, dans une industrie encore trop polluante.

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