Et si on parlait de la semaine de travail de 3 jours et demi ?

En plein débat sur la semaine de 4 jours, un restaurant de Narbonne, dans l’Aude, a décidé d’aller un cran plus loin. Une partie des salariés va travailler 3 jours et demi, et donc avoir 3 jours et demi de repos par semaine. Sans hausse du temps de travail, ni baisse de salaire.

Article rédigé par Sarah Lemoine
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
45 salariés d'un restaurant narbonnais vont passer de la semaine de 4 jours à la semaine de 3 jours et demi de travail (photo d'illustration) (FOTOSTORM / E+)
45 salariés d'un restaurant narbonnais vont passer de la semaine de 4 jours à la semaine de 3 jours et demi de travail (photo d'illustration) (FOTOSTORM / E+)

Aux Grands buffets de Narbonne, la direction a l’habitude de jongler avec les plannings. Parmi les 220 salariés, certains travaillent 5 jours, d’autres 4, certains avec une coupure l’après-midi, d’autres en continu. Mais à partir de début mai, un nouveau rythme va s’installer pour une petite partie d’entre eux. 45 maîtres d’hôtels et chefs de rangs vont passer à la semaine de 3 jours et demi, soit une demi-journée en moins qu’actuellement. Leur salaire restera identique et leur temps de travail ne sera pas augmenté. Sachant que leur amplitude horaire maximale est déjà conséquente : 11h30 par jour, sans compter les pauses repas et le temps de transport. Et la coupure entre les deux services.

Donner plus de temps pour la vie privée

Comme partout dans la profession, les Grands Buffets de Narbonne sont confrontés au turn-over, à l’absentéisme et à des difficultés de recrutement qui se sont indéniablement accentuées depuis la crise covid. "Même avec la semaine de quatre jours et une rémunération plus attractive, on n’avait pas les bons arguments" affirme Louis Privat, le fondateur de l’établissement. "La restauration a une particularité, dit-il, celle de siphonner des pans entiers de la vie personnelle de certains salariés. Certains finissent par quitter le métier, pour se reconvertir dans un autre secteur". D’où l’idée d’agir sur l’organisation du temps de travail, en augmentant le temps libre des salariés les plus contraints.

Ne pas imposer les samedis et les dimanches aux derniers arrivés

À partir de l’été prochain, les plannings seront filants, c’est-à-dire que les jours de repos ne seront pas fixés pour que chaque chef de rang ou maître d’hôtel puisse bénéficier d’un samedi et d’un dimanche par intermittence. "Cela fait grincer des dents ceux qui étaient bien lotis, reconnaît-il, mais cela permettra de fidéliser les jeunes embauchés, en mettant tout le monde sur un pied d’égalité". "Certains jeunes rompent leur contrat quand ils apprennent qu’ils vont travailler tous les week-ends pendant plusieurs années".

C’est un gros motif de turn-over selon Louis Privat, qui va, par ailleurs, recruter 6 salariés pour compenser ce passage à la semaine des 3 jours et demi. Cette innovation sociale est rendue possible, dit-il, par les hausses de prix de son menu, ces dernières années.

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