Emploi : 80% des fonctionnaires ont un sentiment d'absurdité dans leur travail
Un collectif d'agents publics vient de révéler les résultats d'une étude qu'il a mené auprès de plus de 4 500 fonctionnaires. La majorité des fonctionnaires de l'Éducation nationale considèrent leur travail comme absurde à un moment ou à un autre.
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Quelque 80% de fonctionnaires qui disent être confrontés régulièrement ou très fréquemment à un sentiment d'absurdité, à une perte de sens de leur travail. L'enquête a été menée entre mai et août sur la base du volontariat. Ce sont surtout des fonctionnaires de la catégorie A, la plus élevée, qui ont répondu. L'enquête n'a pas de valeur statistique, mais elle révèle un mal être profond. Le collectif Nos services publics a demandé aux fonctionnaires s'ils s'étaient déjà dit, dans leur travail : "C'est absurde, ou si cela a un sens, ce n'est pas celui pour lequel j'ai été engagé". Seuls 3% des agents publics qui ont répondu disent n'avoir jamais été confronté à une telle réflexion. 48% des agents publics reconnaissent s'être déjà dit cela. 32% ont fréquemment pensé une telle chose. Cela fait donc huit agents sur dix qui disent que l'absurde fait partie de leur quotidien de travail.
Ce sentiment est encore plus marqué chez les fonctionnaires les plus âgés. Les moins de 29 ans ne sont que 22% à ressentir cette perte de sens fréquente. Plus on monte en âge plus l'absurdité est dénoncée. Elle est plus marquée dans l'Éducation nationale qu'ailleurs, et aussi dans le secteur sanitaire, dans lequel la crise a agi comme un révélateur du désenchantement. Dans tous les secteurs, explique le collectif Nos services publics, la perte de sens est liée à "l'incapacité des agents à mener à bien les missions de service public pour lesquelles ils sont engagés".
Les injonctions contradictoires font partie des absurdités au travail
Dans le détail, le collectif à l'origine de cette enquête a établi cinq motifs expliquant la perte de sens. Il y a d'abord le manque de moyens. Cela peut être des outils défaillants ou une absence de ressources. Il y a aussi le manque de vision et les injonctions contradictoires. On trouve aussi l'impression de servir un intérêt particulier, de ne pas être au service de l'intérêt général. Viennent ensuite le poids de la structure, les procédures, les lourdeurs administratives, et le manque de reconnaissance.
Pourtant ces fonctionnaires déçus restent en poste. C'est, malgré tout, le service de l'intérêt général qui les fait rester. Mais aussi, pour 37% des fonctionnaires, la difficulté de changer et pour 35% d'entre eux la stabilité de l'emploi.
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