Emails : l'idée d'un "droit à la déconnexion" fait son chemin
Après la CFDT et la CFE-CGC, c'est la CGT qui s'y met : le syndicat réclame un "droit à la déconnexion" et la prise en compte du temps passé en dehors de son travail à consulter et à répondre à ses messages électroniques. La charge de travail, notamment pour les cadres, entraînée par l'apparition des nouvelles technologies, a considérablement augmenté ces dernières années.
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Vingt ans tout juste que les " technologies de l’information " ont révolutionné nos vies
Et surtout notre travail. Quelques chiffres sur ce grand chambardement : les trois-quarts des cadres disent qu’ils travaillent pendant leur temps de repos. 58% des salariés vérifient leurs mails pendant les vacances. 51% les regardent au lit.
Ce qui peut faire sourire, sauf quand on apprend que 68% des cadres, pour ne parler que d’eux, affirment que leur charge de travail a augmenté. Et que plus de trois millions de travailleurs français seraient en risque élevé de burn-out.
Face à ce changement fondamental du travail, qu’est-ce qui est fait ?
Par les entreprises, presque rien. Une journée sans mails par-ci. Une charte des bons usages par là. Les syndicats ? Ils commencent tout juste à s’y intéresser. La CGT Cadres vient même de réclamer un « droit à la déconnexion ». Elle pose aussi le problème de ces heures travaillées qui ne sont jamais payées ni compensées. La CFDT et la CFE-CGC ont eux aussi négocié en avril dernier avec les sociétés d’ingénieries et de conseils un « droit de coupure de réseau » pour garantir au minimum onze heures de repos consécutives.
Un accord qui avait fait ricaner les journaux anglais. Une occasion en or de se moquer de ces fainéants de français.Pour ce qui est de la restriction des mails, ce sont pourtant les Allemands qui sont en pointe. L’été dernier, Daimler a carrément bloqué les messages reçus par les salariés en vacances. L’expéditeur était invité à contacter un collègue, dont le nom et le numéro de poste étaient précisés, et à renvoyer son message à partir de telle date. Le salarié, volontaire, n’avait, lui, même pas la trace de ce message.
De telles solutions peuvent marcher, mais pour certains spécialistes de l’infobésité, comme Caroline Sauvajol-Rialland, ce qu’il faut d’urgence, c’est former les salariés au maniement de ces technologies.
Et inciter les managers à montrer l’exemple. On leur a mis entre les mains un outil certes génial, mais qui, mal utilisé, est en train de leur exploser au visage. Pour Yves Lasfargues, un autre observateur de la question, les nouvelles technologies pulvérisent la notion de temps de travail. C’est à la " charge de travail " qu’il faut désormais s’intéresser. Une charge et un stress que les mails et les smartphones ont évidemment contribué à aggraver… tout ça, comme le souligne la CGT-Cadres, sans la moindre compensation salariale.
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