Une start-up ambitionne de capter l'énergie solaire depuis l'espace grâce à des satellites

Baiju Bhatt, cofondateur de Robinhood, lance Aetherflux, avec l'obectif de fournir une source d'énergie continue et indépendante des conditions terrestres.

Article rédigé par Loïc Pialat
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Le but d'Aetherflux est d'envoyer des satellites en orbite basse pour capter les rayons du soleil et les transmettre à des stations au sol. (Photo d'illustration). (BLACKJACK3D / E+)
Le but d'Aetherflux est d'envoyer des satellites en orbite basse pour capter les rayons du soleil et les transmettre à des stations au sol. (Photo d'illustration). (BLACKJACK3D / E+)

L'idée d'exploiter l'énergie solaire depuis l'espace pourrait bien devenir une réalité, grâce à une initiative lancée par l'entrepreneur américain. Baiju Bhatt, cofondateur de l'application Robinhood, a fondé une strat-up nommée Aetherflux, dédiée à ce projet révolutionnaire. 

L’idée, sur le papier, semble simple : envoyer des satellites en orbite basse pour capter les rayons du soleil et les transmettre, via des lasers infrarouges, à des stations au sol. Ces stations seraient situées dans des régions où l’installation de panneaux solaires est soit trop coûteuse, soit trop complexe. L’un des grands avantages de cette technologie est que l’énergie solaire captée dans l’espace est disponible en permanence, contrairement à celle récoltée sur Terre qui dépend de la nuit ou des conditions météorologiques.

Ce projet est souvent comparé à Starlink, le réseau de satellites lancé par Elon Musk pour fournir Internet à des zones isolées ou difficiles d'accès. Au lieu de connecter les utilisateurs à Internet, les satellites d'Aetherflux capteraient les rayons solaires et les redirigeraient vers la Terre. Cette innovation pourrait ainsi fournir une solution énergétique durable et constante, tout en contournant les défis liés à l'ensoleillement terrestre.

Le créateur d’Aetherflux, Baiju Bhatt, est un entrepreneur de 39 ans dont la fortune est estimée à deux milliards de dollars, une somme moins impressionnante que celle de figures comme Elon Musk ou Jeff Bezos, mais suffisante pour financer un prototype à hauteur de 10 millions de dollars. Avant de se lancer dans ce projet spatial, Bhatt était un acteur clé dans le domaine de la finance en tant que cofondateur de Robinhood, une application qui a facilité l’accès à la bourse pour un large public. Son parcours en physique et mathématiques à l’Université de Stanford, ainsi que son père travaillant pour la NASA, l’ont naturellement poussé à envisager des projets ambitieux dans le domaine spatial.

L’idée d’énergie solaire spatiale n’est pas nouvelle : Baiju Bhatt s’inspire de l’écrivain de science-fiction Isaac Asimov, qui abordait déjà ce concept dans les années 1940. Si cette vision futuriste semblait jusqu’alors reléguée à la fiction, Bhatt pense qu’elle pourrait bien devenir réalité.

Un projet en phase de démarrage

Bien que le projet Aetherflux soit encore à ses débuts, il ne manque pas d’ambition. Basée à San Carlos, près de San Francisco, l’entreprise compte, en ce mois de février 2025, déjà une dizaine d’employés, dont plusieurs anciens de SpaceX. Le premier objectif de Bhatt est de réussir un test d’ici 2026, en envoyant quatre kilowatts d’énergie depuis une altitude de 500 kilomètres. Cependant, cette quantité d’énergie serait suffisante pour alimenter une seule maison, ce qui signifie que des satellites beaucoup plus grands seraient nécessaires pour des applications à plus grande échelle.

Malgré la faisabilité technique de ce projet, Bhatt prévient que la route sera semée d’embûches. Si les premiers résultats sont encourageants, il reste beaucoup de défis à surmonter pour faire de l’énergie solaire spatiale une solution viable à grande échelle.

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