Un smartphone Trump bientôt sur le marché

Un forfait, concurrent de ceux des grands opérateurs, est déjà disponible, en ce mois de juin. Le "forty seven plan", ou "plan 47", fait référence au statut de Donald Trump comme 47e président américain. Le forfait coûte 47 dollars et 45 centimes par mois, un clin d’œil aussi à son mandat précédent, en tant que 45e président des États-Unis entre 2017 et 2021. Ce n’est pas nécessairement plus avantageux que les offres existantes, mais selon le site Internet, le forfait inclut de la télémédecine et une assistance routière.
Eric Trump promet que le "plan 47" permettrait de passer davantage d’appels internationaux que ses concurrents et offrirait, en résumé, un meilleur rapport qualité-prix.

Le téléphone lui-même, baptisé T1 – le "T" pour Trump – est attendu pour septembre. Il fonctionne avec Android, le système d’exploitation de Google, propose un écran d’environ 17 centimètres, un appareil photo de 50 mégapixels, et 256 gigas de mémoire. Il s’agirait, en résumé, d’un smartphone classique commercialisé au prix de 499 dollars.

Un nom loué, mais pas une production maison

Le groupe Trump ne fabrique pas directement ce téléphone. Il se contente de prêter ou louer son nom en échange d’une commission, limitant ainsi au maximum la prise de risque financière. Il s’agit d’un modèle déjà éprouvé par Donald Trump depuis des décennies, bien avant sa présidence. En 2024, les baskets et parfums Trump auraient généré 2,5 millions de dollars, les montres 2,8 millions, la Bible et la guitare brandées Trump plus d’un million chacune.

Dans le passé, Donald Trump a également associé son nom à une université, des steaks, des lampes, de la vodka, des lunettes, du chocolat, du thé ou encore une compagnie aérienne.
Récemment, une cryptomonnaie associée à son image aurait généré des dizaines de millions en revenus. Donald Trump, en théorie, n’a pas de rôle actif dans la gestion du groupe, confiée à ses enfants. Forbes estime actuellement sa fortune à plus de cinq milliards de dollars, soit deux fois plus qu’un an auparavant.

Cette incursion dans le secteur des télécommunications suscite néanmoins des inquiétudes parmi ses opposants, compte tenu de sa position. Il a, par exemple, menacé Apple d’imposer une taxe douanière de 25 % si la marque ne produisait pas davantage aux États-Unis. Il pourrait également influencer la régulation du secteur ou les fusions entre opérateurs, ayant désormais un intérêt direct dans l’évolution du marché.

Un smartphone probablement fabriqué en Asie

La fabrication du téléphone soulève aussi des interrogations. Il s’agirait probablement d’un produit conçu par un ODM (Original Design Manufacturer), qui propose un modèle standard ensuite personnalisé par la marque. Selon les experts interrogés par la presse américaine, il faudrait "un miracle" pour que ce téléphone soit développé aux États-Unis. D’autres jugent l’idée "tout simplement impossible", surtout au regard du prix de vente annoncé.

Le seul téléphone actuellement fabriqué aux États-Unis, le Liberty Phone, coûte environ 2 000 dollars. Il est donc probable que le T1 soit simplement assemblé sur le sol américain, mais que la quasi-totalité de ses composants provienne d’Asie ou de Taïwan, insistent les experts.

D’après CNN, le T1 ressemblerait fortement au Revvl 7 Pro 5G du fabricant chinois Wingtech, vendu sur Amazon à 170 dollars, soit 300 de moins que le T1. Mais ce dernier est doré.