Pollution : les États-Unis ont inauguré leur première usine de capture de CO2 en Californie
Cette technologie est vue comme un atout dans la lutte contre le réchauffement climatique.
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La première usine de capture de dioxyde de carbone des États-Unis, et l'une des premières au monde, se trouve à Tracy, dans le nord de la Californie, à environ une heure et demie de route de San Francisco. Jennifer Granholm, la secrétaire à l’Énergie de Joe Biden, était présente lors de l’inauguration jeudi 9 novembre. C'est une usine privée et commerciale, construite par Heirloom, une firme californienne. Son design n'est pas particulièrement spectaculaire ou très futuriste, mais elle est capable de capturer le CO2 dans l’air et de le stocker.
"Une machine à remonter dans le temps"
Cette usine est un premier pas, pour faire disparaître 5 à 10 milliards de tonnes de dioxyde de carbone de l’atmosphère d’ici 2050, comme le recommandent les experts. "Cette usine, dit Shashank Samala, l’ambitieux cofondateur de Heirloom, est ce qui se rapproche le plus d’une machine à voyager dans le temps, parce qu’elle peut remonter le temps en éliminant le dioxyde de carbone déjà émis dans notre atmosphère". Il y a deux ans, sa technologie permettait de capturer environ un kilo de CO2. Aujourd’hui, promet Heirloom, c’est un million de fois plus. L’équivalent des émissions de 200 voitures par an.
Le procédé, "c’est juste des pierres sur des plateaux", résume-t-on chez Heirloom. Pour schématiser, pensez à ces chariots dans une cafétéria dans lesquels vous pouvez glisser votre plateau. Dans l’usine de Tracy, ces chariots font 12 mètres de haut, assez grands pour y ranger des centaines de plateaux sur lesquels se trouve du calcaire, chauffé à 900 degrés et réduit en poudre. Le calcaire n’est pas toxique, facile à trouver, pas cher et surtout capable d’absorber naturellement du CO2.
La technologie d’Heirloom accélère le procédé et permet à ce calcaire d’absorber du CO2 en quelques jours plutôt qu’en plusieurs années. Le CO2 est ensuite stocké sous terre ou donné à une autre firme qui le transforme en béton. Tout cela coûte assez cher. Même avec des subventions du gouvernement américain, cela coûte entre 600 et 1000 dollars par tonne de CO2, d’après les estimations. Heirloom espère faire baisser ces coûts avec des économies d’échelle.
Absorber le CO2 n'est pas une raison pour ne pas essayer ne moins émettre
Attention, ce n'est pas une solution miracle et l'usine ne va pas à elle seule aider la Californie à atteindre le bilan-carbone zéro ciblé dès 2045. Elle devrait aider Microsoft ou Shopify à diminuer leur bilan carbone puisque ces deux entreprises et d’autres ont passé commande.
Si Heirloom s’est engagé à ne pas travailler avec l’industrie pétrolière ou gazière, ce n'est peut-être pas le cas d’autres entreprises qui sont sur le marché de la capture de CO2. Des technologies différentes sont développées, comme utiliser des algues au fond des océans par exemple, et l’administration Biden vient de subventionner le secteur à hauteur d’1,2 milliard de dollars. La hantise des défenseurs de l’environnement, c’est que ce type de projets laisse penser qu’il n’y a pas eu à se soucier des effets des énergies fossiles.
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