La Corée du sud envisage d'avoir recours à l'IA pour corriger les copies des élèves

À quelques jours des vacances d’été, attendues avec impatience tant par les enfants que par les enseignants, les autorités sud-coréennes s’interrogent sur la possibilité de retirer complètement aux professeurs la tâche de notation des copies. Cette évaluation pourrait désormais être confiée à l’intelligence artificielle.

Article rédigé par franceinfo
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En Corée du Sud, les autorités se demandent s’il ne faudrait pas soulager les professeurs en leur retirant complètement ce travail de notation des copies. (PLAN SHOOTING2/ IMAZINS/ Getty)
En Corée du Sud, les autorités se demandent s’il ne faudrait pas soulager les professeurs en leur retirant complètement ce travail de notation des copies. (PLAN SHOOTING2/ IMAZINS/ Getty)

La Corée du Sud est très en pointe sur l’utilisation de l’intelligence artificielle à l’école. Depuis mars, un tiers des écoles du pays ont commencé à utiliser des manuels scolaires rédigés par des intelligences artificielles. Ces expérimentations concernent des classes de primaire ainsi que des élèves équivalents à la sixième et à la seconde. Une réflexion est désormais engagée pour envisager l’utilisation de l’IA dans la correction des copies et la notation.

Un enjeu d’équité dans un système scolaire très sélectif

Le pays est obsédé par l’équité du système de notation. La vie scolaire des enfants coréens tourne autour d’une seule note : celle de l’examen final de fin de lycée, le Suneung. Cette note unique, et non les performances en classe ni les compétences particulières, détermine l’entrée dans les universités, et par conséquent l’accès à la carrière professionnelle, puisque les grandes entreprises privilégient les diplômés des quatre universités les plus réputées. Les élèves s’y préparent dès la maternelle. Jusqu’à présent, l’examen comportait principalement des questions à choix multiples, faciles à noter automatiquement. Le gouvernement souhaite maintenant introduire davantage de rédactions de textes de réflexion, ce qui implique un facteur humain dans la notation. Ce point suscite l’inquiétude de nombreuses familles redoutant des injustices. Le ministère de l’Éducation a donc décidé d’envisager l’usage de l’intelligence artificielle pour garantir une correction équitable de ces dissertations.

Une expérimentation locale avant une généralisation nationale

L’utilisation de l’intelligence artificielle pour la correction n’est pas encore généralisée à l’échelle nationale, mais elle pourrait se déployer rapidement dans certaines régions. Dans la province de Gyeonggi, les professeurs commenceront à faire corriger des rédactions par l’IA dès cet été, dans certains collèges et lycées. Des enseignants ayant testé le système indiquent que le programme est capable de noter une classe de 30 élèves en seulement quatre minutes, ce qui leur laisse ensuite plus de temps pour identifier les élèves ayant compris la matière et ceux nécessitant un soutien particulier.

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