Japon : les patrons des grandes entreprises retournent à l'école pour prendre davantage en considération la vie de famille de leurs employés
Alors que le pays vit toujours sous un modèle patriarcal, des associations estiment que des cours pour cuisiner ou changer un bébé qui pleure représentent le seul moyen de faire changer les mentalités.
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Au Japon, les patrons de grandes entreprises retournent, en ce mois d'octobre, à l’école, mais ce n’est pas pour prendre des cours de management ou de marketing. Ils passent des heures à essayer de changer un bébé qui pleure ou à cuisiner une soupe. Des associations estiment que c’est le seul moyen de faire changer les mentalités dans le pays et de convaincre enfin les entreprises d’offrir des conditions de travail plus propices à une vie de famille équilibrée.
Les organisateurs expliquent que les entreprises japonaises peinent toujours à prendre en considération la vie de famille de leurs employés. Le pays vit toujours sous un modèle conservateur assez patriarcal : les maris au travail, les épouses à la maison pour gérer le foyer. Même si le taux d’emploi des femmes est élevé, elles continuent de faire la quasi-totalité des tâches ménagères.
La dernière étude de l’Institut national sur la population montre qu’elles assument toujours 81% du travail à la maison. C’est vrai du ménage, de la cuisine et surtout de la prise en charge du ou des enfants.
Prendre conscience du poids des tâches ménagères
Les hommes japonais rechignent toujours à prendre leurs congés parentaux. En 2023, seuls 30% des hommes salariés dans le privé ont pris des jours off pour s’occuper de leur bébé. Pourtant, les hommes peuvent légalement prendre jusqu’à deux mois de congé naissance payés après l’arrivée de leur bébé, mais ils ne le font pas, car c’est toujours mal vu dans l’entreprise, par les collègues, par le patron. D’où l’idée de donner des cours de tâches ménagères à ces managers.
L’Association des dirigeants d’entreprises du Kansai, la région d’Osaka, anime maintenant régulièrement ces séminaires avec des cadres de très haut niveau venus de grands groupes.
Ce sont généralement des hommes de plus de 50 ans. Ils passent, par exemple des heures, avec des bébés mécontents. Ce ne sont pas de vrais bébés, mais des poupées qui pleurent si on les lâche, si on les brusque ou si on arrête de leur faire des câlins. Ils doivent apprendre la patience, changer une couche, bercer le nourrisson. Parallèlement, ils doivent aussi apprendre à préparer un dîner complet rapidement. L’idée, c’est vraiment de leur faire prendre conscience du poids de toutes ces tâches ménagères.
Avec ces stages, les dirigeants sont ensuite censés encourager leurs jeunes employés à trouver un meilleur équilibre entre leur travail et leur vie de famille. Une partie de la jeune génération ne supporte plus le modèle actuel. Beaucoup de jeunes femmes hésitent même à se mettre en couple ou ensuite à faire des bébés. C’est l’une des raisons de l’effondrement des naissances au Japon.
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