En Corée du Sud, mentir en campagne politique peut mener en prison
En Corée du Sud, une loi sanctionne les mensonges des candidats pendant les campagnes électorales. À l’approche de la présidentielle de juin, cette disposition pourrait changer la donne politique du pays.
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L’article 250 de la loi électorale sud-coréenne vise les mensonges avancés par les candidats afin de se faire élire. Il ne s’agit pas de corruption ou de détournement de fonds, mais bien de déclarations jugées fausses ou trompeuses par les tribunaux. En cas de condamnation, la peine peut aller jusqu’à cinq ans de prison et une amende de 30 millions de wons, soit près de 20 000 euros. Une condamnation définitive interdit également toute candidature à une élection pendant dix ans.
Jusqu’ici, cette loi était peu évoquée en Corée du Sud. Elle vient cependant d’être appliquée au grand favori de la gauche pour la prochaine élection présidentielle. Lee Jae-myung, leader du Parti démocrate, est un ancien ouvrier devenu avocat spécialisé en droit du travail. Il est désormais rattrapé par deux mensonges remontant à 2021, lors de la précédente campagne présidentielle qu’il avait perdue face au candidat de droite. Les faits concernent deux fausses déclarations liées à un projet immobilier controversé dans la ville dont il fut autrefois maire.
L'immunité présidentielle également questionnée
Il avait notamment affirmé ne pas connaître l’un des principaux responsables de ce projet, impliqué par la suite dans une affaire de corruption. En première instance, un tribunal a estimé que ces déclarations étaient mensongères et qu’elles avaient empêché les électeurs d’avoir une lecture claire de la situation. Selon les juges, la campagne avait été faussée, même si Lee Jae-myung n’avait pas remporté l’élection. En appel, en mars dernier, il avait été blanchi. Mais la Cour suprême a cassé cette décision jeudi 1er mai et ordonné un nouveau procès.
Lee Jae-myung dénonce une instrumentalisation et estime que l’article de loi concerné n’est pas constitutionnel. Malgré cela, un nouveau jugement est à venir, alors qu’il reste en tête des sondages. Le verdict sera rendu après l’élection présidentielle du 3 juin. En cas de victoire, le candidat bénéficierait de l’immunité présidentielle, échappant théoriquement à toute peine de prison. Toutefois, des juristes remettent en cause cette immunité dans le cadre de procédures entamées avant l’élection. Et le débat sur les mensonges en politique continue donc de secouer le pays à quelques semaines du scrutin.
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