En Californie, à Carlsbad, interdit de fumer chez soi si on vit en appartement

L'interdiction est en vigueur depuis le début de l'année et vise à réduire les risques de tabagisme passif.

Article rédigé par Loïc Pialat
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Les Français adultes sont aujourd'hui 8 millions à affirmer fumer tous les jours, contre 12 millions il y a 10 ans (photo d'illustration). (URBAZON / E+ / VIA GETTY)
Les Français adultes sont aujourd'hui 8 millions à affirmer fumer tous les jours, contre 12 millions il y a 10 ans (photo d'illustration). (URBAZON / E+ / VIA GETTY)

Carlsbad est une ville de bord de mer, entre Los Angeles et la frontière mexicaine. Et depuis le 1er janvier 2025, elle fait partie des quelque 80 villes californiennes qui interdisent, au moins en partie, de fumer dans un appartement. À Carlsbad, l'interdiction touche les copropriétés de trois appartements ou plus. À l'intérieur mais aussi sur les balcons, les porches, les patios et autres espaces communs. Une zone fumeur peut être aménagée, à au moins six mètres des logements.

Les hôtels et les propriétaires de maison ne sont pas concernés, même s'ils ont une dépendance ou un autre petit logement dans le jardin, comme cela se fait beaucoup en Californie pour générer un supplément de revenus. Le tabac est interdit mais également le cannabis et les cigarettes électroniques. Le conseil municipal a voté l'arrêté à 4 voix contre 1 l'été dernier. Des copropriétés ont déjà un règlement intérieur interdisant de fumer mais il n'est pas toujours simple à appliquer. Le maire pense qu'un arrêté municipal rend l'interdiction incontournable. 

Quid des libertés individuelles ?

La mesure a été plutôt positivement accueillie. Le centre de prévention et de contrôle des maladies estime que depuis 1964 aux États-Unis, le tabagisme passif a fait 2,5 millions de morts en provoquant des cancers du poumon, des AVC ou des maladies cardiaques. Une résidente s'est plaint au conseil municipal que de la fumée des fumeurs n'était pas qu'une gêne, qu'il y avait potentiellement des conséquences physiques. Il y a aussi le risque de tensions entre voisins. Le gérant d'une résidence, cité par Voice of San Diego, se félicite de la décision : pas de cigarette, c'est un risque réduit d'incendie et moins de maintenance, souligne-t-il. 

Toutefois, en termes de libertés individuelles, cette arrêté est plutôt problématique. C'est la raison pour laquelle la conseillère municipale Melanie Burkholder a voté contre. La police n'a pas à aller chez les gens pour leur dire qu'ils peuvent fumer ou pas, estime-t-elle. L'autre problème est plutôt une affaire de logistique. Les autorités ont autre chose à faire. Résultat, c'est aux sociétés qui gèrent les résidences ou aux propriétaires de l'immeuble de s'en charger et d'appliquer la loi, en devenant "la police du tabac". Dans un pays très procédurier, certains craignent  aussi des procès en série.

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