Droits des artistes : devant le succès des créations musicales générées par l'intelligence artificielle, la Corée du Sud se penche sur une réglementation
Grâce à des programmes s'appuyant sur l'intelligence artificielle, on peut, par exemple, faire chanter les plus grands succès d’Édith Piaf par Ariana Grande. Ces créations très populaires soulèvent en Corée du Sud le casse-tête juridique de telles créations, non autorisées par les protagonistes.
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La question qui se pose en ce moment en Corée du Sud est celle des droits juridiques entourant les productions du site Sorisori. Ce site propose de faire chanter, par un artiste que l'on adore, un titre interprété à l’origine par une autre personne. On peut ainsi créer un album de reprises dans son salon, directement sur son ordinateur.
Le processus est assez simple. En échange d’un abonnement mensuel, d'environ 10 euros par mois, il est possible d'extraire d'une chanson la voix d'un artiste et de l'appliquer sur une chanson qu'il n'a jamais chantée. Si l'on s'attaque à la voix de Barry White, le programme va non seulement isoler sa voix, mais aussi apprendre, avec l’intelligence artificielle, à chanter, parler et murmurer comme lui. Ensuite, vous indiquez le titre de la chanson que vous voulez lui faire chanter et le programme fait le mélange automatiquement.
Le problème de la publication qui est une diffusion publique
Cette création est ensuite publiable sur un réseau social et c’est là le problème juridique se pose. Les artistes et les maisons de productions n’ont pas autorisé ces transformations. Ce sont donc des productions illicites. Si c’est pour votre usage personnel, il n’y a pas de problèmes majeurs mais si vous diffusez ces morceaux cela pose un problème.
Un grand nombre de ces titres créés par Sorisori se retrouvent ainsi sur Instagram ou sur une chaîne YouTube appelée Spot-AI-Fy, nom portemanteau mélangeant Spotify, la grande plateforme musicale, et AI qui veut dire intelligence artificielle en anglais. En ce moment, 280 morceaux se trouvent sur cette chaîne, dont certains très populaires, où des fans ont fait chanter de la K-Pop à Ariana Grande. La chaîne se défend en rappelant qu’elle ne vend pas les titres diffusés et elle les présente comme des créations artistiques. Mais elle gagne quand même de l’argent, puisque sa chaîne accumule des millions de vues et donc des revenus payés par YouTube.
Les artistes ont donc besoin de protéger leurs droits et leurs œuvres. L’organisation qui gère les droits des artistes en Corée du Sud, la SACEM locale, demande une législation spéciale pour mieux protéger les créations originales des chanteurs et des chanteuses du pays. Le gouvernement coréen va proposer dans les prochains jours une nouvelle réglementation, qui devrait permettre de mieux encadrer cet usage de l’intelligence artificielle dans l’industrie de la musique.
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