Des Japonais mettent au point une carte interactive répertoriant les criminels sexuels récidivistes

Face à l'augmentation des agressions sexuelles au Japon, particulièrement envers les enfants, des particuliers lancent le projet Amyna, une carte interactive dévoilant les criminels sexuels récidivistes, dans le but de protéger les plus vulnérables.

Article rédigé par franceinfo, Yann Rousseau
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Une vue de Tokyo (photo d'illustration). (© MARCO BOTTIGELLI / MOMENT RF)
Une vue de Tokyo (photo d'illustration). (© MARCO BOTTIGELLI / MOMENT RF)

Au Japon, des particuliers se révoltent en 2025 contre la multiplication des agressions sexuelles, notamment celles qui visent les personnes très vulnérables, comme les enfants. Ils viennent d'ouvrir un site Internet sur lequel ils ont mis en ligne, début mars, une sorte de carte interactive du Japon. 

Ses créateurs l'ont baptisé le projet Amyna, qui signifie la défense ou les défenseurs en grec. Ils expliquent avoir créé cette carte car ils en avaient marre de voir des enfants agressés sexuellement par des personnes qui ont un casier judiciaire. Ce sont des criminels qui ont déjà été condamnés dans le passé pour des agressions sur mineurs ou de la pédopornographie. Ils ont fait parfois un peu de prison, mais ont ensuite déménagé pour aller sévir dans d'autres préfectures. Souvent, ils trouvent à nouveau un emploi dans des garderies privées puisqu'il y a de graves pénuries de main œuvre dans ce secteur. Les créateurs de la carte Amyna veulent un système où tout le monde pourrait vérifier l'antécédent judiciaire d'une personne qui travaille avec des enfants. 

Entre transparence et illégalité

Cette carte est accessible par tout le monde. Cependant, il existe deux cartes, une que l'on peut consulter gratuitement avec des informations peu précises et une carte réservée aux abonnés. Pour pouvoir accéder à cette dernière, il faut payer au minimum 500 yens par mois, c'est-à-dire trois euros par mois. Cette carte payante dévoile le détail des agressions, leurs auteurs et parfois même leur dernière adresse de résidence. Les concepteurs, notamment un Japonais qui a vécu longtemps à l'étranger, soulignent que ce genre de cartes existent depuis longtemps aux États-Unis, notamment sous forme d'application à installer sur son smartphone.

Cependant, diffuser ce genre d'informations est illégal et les concepteurs reconnaissent qu'ils vont sûrement avoir des problèmes dans les prochaines semaines avec leur carte interactive. Mais ils veulent forcer les autorités à agir. Dans les faits, le gouvernement japonais travaille déjà sur ce sujet. Il vient de lancer une petite base de données nationale des travailleurs qui ont perdu leur licence, à l'échelle préfectorale, pour des agissements inappropriés sur des enfants. Ils devraient doper cette base mais elle ne sera accessible qu'aux professionnels de l'éducation.  

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