Des chercheurs japonais développent un drone capable de sentir les odeurs pour aider à retrouver les victimes lors de séismes

Son utilisation pourrait être très utile, car lors des grandes destructions, les sauveteurs travaillent déjà avec des drones équipés de caméras, mais ces derniers ne fonctionnent pas lorsqu’il n’y a pas assez de lumière ou lorsqu’il y a trop de poussière dans l’air.

Article rédigé par Yann Rousseau
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Un hexacopter prenant des photos aériennes au coucher du soleil (photo d'illustration). (RICHARD NEWSTEAD / THE IMAGE BANK RF)
Un hexacopter prenant des photos aériennes au coucher du soleil (photo d'illustration). (RICHARD NEWSTEAD / THE IMAGE BANK RF)

Verra-t-on bientôt voler des odocopters ? De minuscules hélicoptères capables de se guider non pas grâce à la vision, mais grâce à l’odorat ? Des scientifiques japonais développent en ce mois de mars un petit drone qui pourrait repérer l’odeur de victimes humaines en cas de catastrophe naturelle. Mais pour ça, ils ont besoin d’attacher à leur machine des antennes de papillons de nuit.

Le Japon fait face à beaucoup de catastrophes naturelles, notamment des séismes, et il y a donc, en permanence, un gros effort des scientifiques pour développer de nouvelles technologies de sauvetage.
Lors des grandes destructions, les sauveteurs travaillent déjà avec des drones équipés de caméras, mais cela ne fonctionne pas lorsqu’il n’y a pas assez de lumière ou lorsqu’il y a trop de poussière dans l’air. Ils planchent donc sur des drones qui seraient capables de répérer des odeurs d’humains ou alors de dangereuses fuites de gaz ou même des débuts d’incendie. La manière la plus efficace de repérer des odeurs et bien c’est de se servir des antennes de certains papillons de nuit. Ils sont capables de détecter des traces infimes de parfum sur plusieurs kilomètres. 

Chaque odeur a son propre signal

Pour utiliser ces antennes d’insecte sur un drone, des scientifiques de l’université de Shinshu et de l’université de Chiba ont créé une structure hybride. Mi-insecte, mi-machine. Ils ont donc accroché une antenne de bombyx de murier, un lépidoptère domestique originaire du Nord de la Chine, à l’avant de l’un de leur petit drone. Ces antennes sont très sensibles. Dès qu’elles repềrent une odeur particulière, elles transmettent un signal électrique précis à l’insecte. Chaque odeur a son propre signal. Sur leur drone, les chercheurs ne se servent pas du bombyx entier, seulement de son antenne. Ils l’ont relié à des électrodes microscopiques qui récupèrent le signal électrique et le transmettent à un minuscule ordinateur embarqué sur le drone. L’ordinateur analyse l’odeur en temps réel. Le drone peut ensuite voler en zigzag pour identifier l’endroit où l’odeur est la plus intense. C’est là que pourrait se trouver potentiellement une victime.

Ce drone odocopter n'est pas encore utilisé lors des catastrophes. Il est toujours en cours de développement. Pour l’instant, les scientifiques peinent à différencier certaines odeurs repérées par l’antenne du Bombyx et leur système ne fonctionne que dans un rayon de cinq mètres autour du drone.
Mais ils progressent très vite et on pourrait voir, dans un futur proche, leur drone hybride dans des zones de catastrophe.

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