Des anciens salariés de Twitter lancent un réseau social concurrent

Des anciens salariés de Twitter ont créé leur propre réseau social. Quand Elon Musk a pris le contrôle de Twitter à l’automne 2022, il a presqu’immédiatement mis à la porte plus de la moitié des 7 000 employés de l’entreprise. Parmi eux, Alphonzo Terrell, le chef du social et de l’éditorial. Ce dernier avait plutôt expliqué à un site en ligne qu’il avait été "libéré ". Il avait déjà en tête de créer un réseau alternatif à Twitter. Avec le rachat du petit oiseau bleu par le milliardaire, Alphonzo Terrell a saisi l’occasion pour donner vie à son projet.

Avec un spécialiste du design, lui aussi renvoyé, et un expert du machine learning, parti de lui-même de Twitter en 2020, ils ont donc lancé en seulement trois mois Spill, une référence à l’expression "Spill the tea", littéralement "Renverser le thé en français". Une expression que l'on utilise quand on veut entendre des ragots, l’équivalent d’un "Allez, vas-y raconte, dis-moi". Ces trois individus viennent de lever près de trois millions de dollars. L'équipe de la plateforme compte aujourd'hui dix personnes. 

On ne twitte plus, on spill !

Sur ce réseau social, on poste des "spills", pas des "tweets", mais le concept reste globalement le même. Une page remonte les "spills" des autres utilisateurs, mais aussi des informations, des memes, en permettant plus facilement d’écrire du texte sur une image que sur d’autres plateformes. Vous avez aussi des "tea party", des "salons de thé" virtuel, pour organiser des événements en ligne, et même en personne.

Le site promet également de vous payer si l’un de vos publications devient viral. Et même s’il n’est pas question de cryptomonnaies, la blockchain, la technologie sur laquelle s’appuie les cryptomonnaies, est utilisée pour retrouver les créateurs de contenus et s’assurer qu’ils sont bien payés pour leurs créations.

Une meilleure visibilité pour les minorités  

Pour Alphonzo Terrell, les créateurs de contenus sont souvent oubliés des réseaux. Au site Techcrunch oui, il explique que les femmes noires et les homosexuels, notamment, peuvent lancer des tendances récupérées et popularisées par d’autres. La formule MeToo, par exemple, a été créée en 2006 mais reprise en 2017 après le scandale Harvey Weinstein. Spill veut éviter cela.

D’ailleurs, les créateurs du site sont noirs, comme les conseillers stratégiques recrutés. Il y a ainsi, la militante April Reign qui avait inventé le #OscarssoWhite, pour critiquer l’absence d’acteurs de couleur dans les nominations aux Oscar.

Depuis la prise de pouvoir d’Elon Musk, Twitter est accusé de laisser plus de place aux discours racistes au nom de la liberté d’expression. Parallèlement, les algorithmes sont discriminants. Ils peuvent juger offensifs des termes d’argot anglais, inventés et utilisés régulièrement par des membres de la communauté noire, simplement parce que les algorithmes ne comprennent pas les mots en question et surtout, leur contexte. Aujourd'hui, seulement 1 % des capitaux investis dans le secteur de la tech aux Etats-Unis soutiennent les chefs d’entreprise afro-américains.