Au Japon, des entreprises proposent de transformer les cendres de ses proches décédés en diamant synthétique

Le vieillissement important de la population japonaise entraîne le développement de nouvelles pratiques dans le secteur mortuaire. Il est possible, via un procédé chimique de transformer les cendres de personnes ou animaux décédés en diamant synthétique porté sous la forme de bijou.

Article rédigé par Yann Rousseau
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Un diamant synthétisé en laboratoire (MONTY RAKUSEN / DIGITAL VISION)
Un diamant synthétisé en laboratoire (MONTY RAKUSEN / DIGITAL VISION)

Au Japon, les entreprises de pompes funèbres enregistrent une importante augmentation de leurs ventes, du fait du vieillissement de la population japonaise. Le nombre de décès explose en ce moment et ces entreprises proposent des services de plus en plus surprenants, à leurs millions de clients. Chez certains opérateurs funèbres, il est maintenant possible, en ce mois de septembre, de transformer les cendres de ses proches en diamant que l'on porte en bague ou en boucles d’oreilles.

"Une solution originale pour garder un être cher près de soi en permanence", c'est la promesse de ces entreprises, qui en exploitant des restes de vos proches récupérés au crématorium, vont pouvoir fabriquer un diamant synthétique, ensuite installé sur différents bijoux.

La pratique se démocratise

Les techniciens ont deux options. Ils peuvent soit travailler à partir des cendres du défunt, il en faut à peu près 100 grammes, ou alors à partir des cheveux qui sont coupés juste avant l'incinération. Ici, il faut une toute petite quantité.

L'entreprise va d'abord traiter directement ces restes par plusieurs processus chimiques pour en extraire le carbone. Il y en a dans tous les corps humains et c'est à partir de ce carbone que les techniciens vont pouvoir fabriquer ce diamant synthétique à l'aide d'une machine capable de générer une très forte pression ainsi qu'une température pouvant atteindre 2000 degrés. On obtient alors un diamant synthétique brut que les diamantaires vont ensuite tailler à votre demande. Les pierres peuvent ainsi être montées sur des colliers, des bagues ou bien des pendentifs.

Pour le prix, cela dépend de la qualité du diamant synthétique, de son poids, du nombre de carats, mais aussi de la couleur de la pierre choisie, pour un petit bijou, il faut compter au minimum 300 000 yens, soit 1 750 €. Pour un gros diamant, ce chiffre peut monter jusqu'à cinq millions de yens, soit 30 000 euros. Le prix est similaire pour des diamants à base d'humains ou d'animaux, car maintenant, beaucoup de clients commandent des bijoux à partir des restes de leur chien ou de leur chat.

Cette pratique commence à se diffuser dans d'autres pays. Des entreprises ont vu le jour en Suisse ainsi qu'aux États-Unis. Mais la production de ces diamants n'est pas autorisée partout, en France, c'est strictement interdit de les fabriquer. La loi française est très claire, on ne fait pas ce que l'on veut avec les cendres d'un défunt et il est formellement interdit de les manipuler pour en faire des bijoux.

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